Assurance-vie : forte hausse de la collecte à l'Afer et à l'Agipi

Avec une collecte d'assurance-vie en hausse de 40 % en avril par rapport au même mois en 2009, l'association d'épargnants Afer n'est pas loin d'un record. Elle n'est pas la seule puisque l'association Agipi a constaté une hausse de 47 % de la collecte en avril à 312 millions d'euros et encore de 38 % en mai. Elles font donc quatre fois mieux que l'ensemble du marché français qui enregistre une croissance de 10 % à fin avril. Et en cumul sur les quatre premiers mois de l'année, l'Afer observe même une croissance de 51 % de sa collecte et de 67 % de ses adhérents qui atteignent le nombre de 722.000. Un engouement qui peut s'expliquer en partie par une offre promotionnelle à frais réduits qui durait depuis un an et demi à l'Afer et s'est arrêtée fin mars. « Il est logique de constater la montée d'une épargne de précaution en période de crise », remarque Jean-Pierre Menanteau, président directeur général d'Aviva France, l'assureur de l'Afer. Les associations d'épargnants peuvent sans doute apparaître comme les plus crédibles pour garantir la sécurité du capital. Toutefois, « c'est la qualité de la signature et la solvabilité de l'assureur qu'il est important de prendre en considération », souligne pour sa part Claude Fath, président de l'Agipi, dont le contrat Cler est assuré par Axa. « Les assurés qui cherchent la sécurité en mettant au second plan la rentabilité peuvent évidemment investir à 100 % sur les fonds en euro », précise-t-il. Sur le fonds en euros le capital est garanti et augmenté d'un taux de rendement chaque année. Or, avec des rendements entre 3,50 et 4 % (et même 4,12 % pour l'Afer) alors que le livret A est à 1,25%, l'assurance vie en euros représente un investissement sans risque performant. Les Français le plébisicitent : ils y ont investis 87 % de leurs versements en avril selon la Fédération française de sociétés d'assurance (FFSA), le solde se portant sur les unités de compte sans garantie sur le capital (fonds boursiers). Mais le taux de rendement des obligations d'Etat, qui est le placement privilégié des fonds en euros des assureurs, est actuellement faible, à 2,9 %. perspective d'une réforme« Cela oblige les assureurs à chercher des alternatives comme les obligations privées ou l'immobilier de bureau », explique Arnaud Giraudon, président de Suravenir, filiale d'assurance vie du Crédit Mutuel Arkéa dont la collecte est en hausse de 20 % à fin avril. Son concurrent le bancassureur Predica (groupe Crédit agricole) a enregistré une progression de 24 % en mars en France.Ce rythme de collecte va-t-il se poursuivre ? Selon Jean-Pierre Menanteau, d'Aviva France, le taux d'épargne déjà élevé en France peut encore monter. à l'Afer, la prudence est de mise : on prévoit un ralentissement de la croissance qui devrait s'établir à 10 % sur l'ensemble de l'année en raison du double effet de la crise et des rebondissements judicaires concernant les fondateurs de l'association, Gérard Athias et André Le Saux. La perspective d'une réforme de la fiscalité de l'assurance-vie (lire ci-contre) pourrait aussi accélérer la collecte avant l'adoption des nouvelles mesures éventuelles dans la loi de finances qui ne seront valables que pour les futurs versements. n
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