JP Morgan écope d'une amende record de la FSA

Pour n'avoir pas isolé pendant de nombreuses années son propre argent de celui de ses clients, la banque JP Morgan s'est vue infliger une amende record de 33,32 millions de livres (40 millions d'euros) par le régulateur britannique des marchés, la FSA (Financial services authority). Le régulateur a précisé que cette confusion n'était pas délibérée et que, ni les comptes des clients, ni ceux de la banque, n'avaient été affectés par cette pratique interdite. Néanmoins, elle a prévenu que c'était un signal fort à l'égard de l'ensemble du secteur.L'histoire remonte à 2000 lors de la fusion entre JP Morgan et Chase Manhattan. A partir de 2002 et jusqu'en 2009, pour la partie de l'activité des options et futures, les comptes n'ont pas été séparés. Les avoirs des clients qui se sont retrouvés sur les comptes de la banque ont oscillé entre 1,9 et 23 milliards de dollars (1,5 à 18,4 milliards de livres). En fixant l'amende à 33,3 millions de livres, la FSA a précisé que cela représentait en moyenne 1% des sommes concernées. Il s'agit d'un montant record, correspondant au double du précédent record attribué à Royal Dutch Shell en 2004. La FSA a admis la bonne foi de la banque qui l'a informée dès la découverte du problème et a «coopéré» avec le régulateur.Ce dernier a surtout profité de cette annonce pour rappeler la vigilance nécessaire de l'ensemble des établissements. Une règle qu'elle s'est elle même imposée en multipliant les enquêtes dans les banques depuis la chute de Lehman Brothers, dont les créanciers essaient aujourd'hui, avec beaucoup de difficultés, de récupérer leurs billes. D'ailleurs, certains avocats faisaient mercredi le parallèle entre le zèle de la FSA à détecter les fraudes et son sentiment de culpabilité par rapport à la crise financière. Le 20 mai, elle a prononcé une amende record contre une personne. Simon Eagle, un courtier londonien accusé d'avoir artificiellement gonflé le cours d'un titre pour le revendre, a été condamné à payer 2,8 millions de livres, et s'est vu interdire d'exercer dans le secteur de la finance. Elle vient d'en faire autant à l'encontre d'un trader accusé d'avoir dopé les cours du café (lire page 24).sonner le réveilMargaret Cole, responsable de l'application de la loi au sein de la FSA a précisé que son organisme avait « à plusieurs reprises mis l'accent sur la nécessité pour les établissements de s'assurer que les avoirs des clients sont correctement protégés ». En cas de confusion des comptes, une faillite de la banque se traduit par l'impossibilité d'identifier ce qui revient aux clients de ce qui appartient à la banque. Même si en théorie les banques sont déjà supposées traiter dans des comptes séparés les avoirs respectifs, certains observateurs estimaient mercredi que la FSA avait « sonné le réveil » pour les établissements. G. L. S. James Dimon, patron de JP Morgan.bloomberg
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