Pécresse débloque 40 millions d'euros pour lancer le campus Condorcet

« Plus on s'approche, plus on s'éloigne de l'objet du désir », ironise Claude Bartolone, le président (PS) du conseil général de Seine-Saint-Denis, résumant le sentiment de nombreux élus locaux à l'égard du projet de campus Condorcet-Paris-Aubervilliers. Est-ce pour les rassurer ? Valérie Pécresse a annoncé jeudi soir, à Aubervilliers, à l'occasion de la présentation du projet, le déblocage de 40 millions d'euros afin de financer l'achat de 10 hectares de terrain (propriété notamment d'Icade) à Aubervilliers nécessaires au lancement des travaux. La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche n'aura donc pas perdu de temps pour mettre à exécution son annonce en Conseil des ministres du 2 juin, puisque ces 40 millions d'euros correspondent au déblocage début 2011 des intérêts de la dotation en capital de 450 millions attribués au projet Condorcet.Pour la ministre, il s'agit de faire émerger en 2016, « au nord de Paris, une cité des humanités et des sciences sociales » de 160.000 m2 (répartis entre La Chapelle et Aubervilliers) portée notamment par Paris I, Paris VIII, Paris XIII, le CNRS, l'EHESS, l'EPHE, l'Ined et la Maison des sciences de l'Homme. « Ce projet est une extraordinaire opportunité pour la Seine Saint-Denis », salue Jean-Loup Salzmann, le président de Paris XIII qui a commencé à développer un programme sur le vieillissement avec l'Ined et l'EPHE. De l'avis général, ce « pont d'intelligence entre Paris et la banlieue Nord » fait sens », résume Claude Bartolone.CritiquesMais ce coup de pouce de 40 millions d'euros est jugé insuffisant. Les collectivités territoriales partenaires évaluent le projet à 600 millions d'euros hors foncier et le montage financier choisi par l'Etat (une dotation non consommable dont les intérêts doivent servir à payer les loyers des partenariats public-privé sur une trentaine d'années) ne convainc pas. La demande de la ministre hier de les voir « s'engager au même niveau que l'Etat » passe mal alors que l'Ile-de-France et Paris se sont déjà engagés respectivement à hauteur de 66 millions et 36 millions d'euros dans le cadre du contrat de plan Etat-région 2007-2013, répondent en coeur la région et la ville. Jean-Claude Waquet, président de la Fondation de coopération scientifique (FCS) du campus, qui a reçu 6,7 millions d'euros de l'Etat pour les études de programmation, se veut confiant : « Nous avons déjà lancé des études sur l'urbanisme et le numérique avec le concours de la Caisse des dépôts. Les choses avancent finalement vite. » Le campus compte d'ailleurs se porter candidat à l'appel d'offres sur les équipements d'excellence dans le cadre du grand emprunt. Clarisse Jay
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