Le nucléaire civil pèse sur le dialogue indo-américain

L'Inde et les États-Unis ont tenu hier à Washington leur tout premier « dialogue stratégique ». Une initiative destinée à démonter l'importance des relations des deux pays - même si celles-ci ne sont pas sans réticence.« Le gouvernement (indien) est totalement décidé à mettre en place un régime de responsabilité civile dans le nucléaire, nous allons avancer » : dès son arrivée à Washington, S. M. Krishna, ministre des Affaires étrangères, s'est voulu rassurant sur ce qui est peut-être le dossier ponctuel le plus sensible entre les deux pays. Car la conclusion de contrats se chiffrant en milliards de dollars dépend du vote d'une loi par le Parlement indien, que le gouvernement de New Delhi a bien du mal à faire avancer.à l'automne 2008, l'Inde et la communauté internationale avaient conclu un accord sur le nucléaire civil ouvrant la voie à une participation internationale dans la construction de centrales nucléaires en Inde. Depuis, les projets se multiplient : la Russie construit deux réacteurs et en négocie deux autres, la France, avec Areva, négocie deux EPR. Les constructeurs américains, en revanche, attendent la mise en place du régime de responsabilité civile nucléaire.quelques divergences Le gouvernement indien a élaboré une loi qui fait de l'opérateur des centrales le seul responsable en cas d'accident et plafonne le montant des indemnités (« La Tribune » du 24 mars 2010). Mais ce texte est fort mal accueilli, l'opposition et une partie de la majorité l'accusant de dédouaner les industriels étrangers. Si bien que le gouvernement n'a pas encore trouvé de majorité pour voter son texte.Cette affaire vient compliquer des relations bilatérales qui ne sont pas simples. États-Unis et Inde sont des alliés proches, mais des divergences existent dans quelques grands dossiers. L'Inde se méfie des éventuelles velléités américaines de donner une priorité absolue à ses relations avec la Chine et plus encore de l'étroitesse des liens entre les États-Unis et le Pakistan.Pour rassurer ses interlocuteurs, William Burns, le sous-secrétaire d'État, a donc affirmé que « la force et les progrès de l'Inde sont profondément dans l'intérêt stratégique des États-Unis », et a laissé entendre que l'entrée de l'Inde parmi les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU pourrait être pour bientôt. n
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