Un 15 août, à Londres, un trader dopait le cours du café

les micro-variations de cours ont été jugées « graves » par l'autorité de régulation.146.000 dollars pour quelques pence. C'est l'amende que devra payer Andrew Charles Kerr, un ancien trader de Sucden pour avoir poussé les cours du café à la hausse, en 2007. Le marché à terme du café, Euronext Liffe, aujourd'hui rebaptisé Nyse Liffe, est situé à Londres. Il bénéficie à ce titre de l'attention de l'autorité de régulation locale, la FSA, qui a décortiqué la séance du 15 août 2007. Une séance de trading forcément calme, mais aussi clé, puisque le prix d'exercice des options du mois suivant sont calculées à partir des cours constatés le troisième mercredi du mois, à la clôture. Ce jour là, le marché fermait à 12 h 30. A 12 heures 29 minutes et 58 secondes, Andrew Charles Kerr passe un ordre à l'achat. De 1.745 dollars, les cours passent à 1.757 dollars la tonne à 12h30. Jusque-là, rien d'anormal : un acheteur passe un ordre et les cours montent. Sauf que dans ce cas précis, le trader souhaitait délibérément faire grimper les cours, à la demande d'un client qui lui avait demandé de le faire. Le client en question, visiblement un hedge fund, avait en main 2.000 options de vente à 1.750 dollars. Elles n'étaient donc exerçables, ou « dans la monnaie », que si la cotation du café dépassait ce cours. Des micro-variations que l'autorité de régulation juge toutefois « graves » puisqu'elles ont pu donner une mauvaise idée des cours aux autres participants. La FSA a qualifié le comportement du client spéculateur d'encore plus « phénomenal » que celui du trader. Mais selon les règles du marché, seul le trader a été puni pour abus de marché, dont manipulation de cours. Il avait été rapidement suspendu par son employeur, Sucden Financial, avant de quitter la société en 2008. En plus de l'amende de la FSA, le trader se voit interdir de travailler pour l'industrie financière. « Notre structure n'a pas du tout été mise en cause par la FSA, au contraire », assure Tariq Ahmad, directeur de la stratégie de Sucden Financial. « La taille relativement petite du marché de futures du café signifie qu'il peut être vulnérables aux manipulations », souligne la FSA dans une note publiée mercredi soir. Et encore, le marché du café londonien n'est pas le plus petit du Nyse Liffe ; les volumes traités sur l'huile de colza, en France, sont nettement inférieurs. Aline Robert
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.