Rennes mêle l'art et l'entreprise

Créée il y a deux ans, la biennale « Les Ateliers de Rennes » repose sur un concept original : explorer les relations entre l'art et le monde de l'entreprise. Les notions de travail, d'économie, de stratégie ou d'innovation se retrouvent donc au coeur des oeuvres des 47 artistes exposés dans huit lieux de l'agglomération rennaise. Mais peut-être plus encore que par son thème, c'est aussi par son mode de fonctionnement que la manifestation se distingue des habituelles biennales.Pour le comprendre, il faut savoir que le projet a été initié par Bruno Caron, PDG du groupe agroalimentaire Norac. Collectionneur averti d'art contemporain, l'homme a créé en 2003 la structure associative Art Norac. À travers elle, il a multiplié les actions en faveur des artistes, que ce soit en aidant les étudiants du master d'art de l'université de Rennes II à monter une exposition annuelle ou en soutenant financièrement le lieu d'exposition et de création contemporaine 40M Cube.Il poursuit cet effort avec « Les Ateliers de Rennes » en tentant cette fois d'entraîner dans son sillage d'autres entreprises. Ainsi, une partie des oeuvres exposées à la biennale a fait l'objet d'une collaboration entre un artiste et une entreprise. Dans bien des cas, plutôt qu'un simple mécénat financier, le partenariat qui s'est mis en place est au centre même du concept des oeuvres.Aussi, l'artiste Barbara Noiret a-t-elle été invitée pendant plusieurs semaines en résidence au sein de l'entreprise de fabrication industrielle de pâtisseries Christian Faure. De son séjour, elle a tiré une installation composée de textes, de photos et d'enregistrements audio et vidéo conçus en collaboration avec les salariés ou inspirés par ses observations. À l'espace culturel Le Grand Cordel, l'artiste Flavien Théry a pour sa part installé un dispositif qui tient autant de Jules Verne que de « 2001, l'Odyssée de l'espace » : un grand miroir laqué en rotation sur lequel vient se diffracter la lumière dans un effet aussi hypnotique que poétique.Pour concrétiser son projet, l'artiste s'est associé à Self Signal, une entreprise spécialisée dans la signalisation. « Encore plus que l'oeuvre elle-même, c'est le processus de travail et ce que cela pouvait provoquer en interne qui intéressait le dirigeant de l'entreprise, explique-t-il. La fabrication a été un véritable défi. Les artisans ont dû repenser leur métier, chercher des voies innovantes. Le résultat, c'est l'oeuvre mais aussi un véritable enrichissement mutuel. »Olivier Le Floc'h
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