Au Portugal, l'austérité crée une instabilité politique qui déplaît aux marchés

Le Portugal tiendra-t-il sa politique d\'austérité ? Alors que Vitor Gaspar, le ministre des Finances -\"monsieur austérité\"- qui incarnait la politique de dévaluation interne menée par le Premier ministre Pedro Passos Coelho a remis sa démission lundi soir, l\'inquiétude monte au sein de la troïka (Banque centrale européenne, Union européenne et Fonds monétaire international) : Lisbonne irait-elle vers un adoucissement de sa politique ?>> Le champion portugais de l\'austérité démissionneSurtout que le ministre des Affaires étrangères portugais Paulo Portas - qui préside le Parti populaire CDS-PP- a également annoncé qu\'il souhaitait quitter ses fonctions, bien que sa démission ait par la suite été refusée par Pedro Passos Coelho. La raison de ces volontés de quitter le bateau? Une opposition non dissimulée à la politique de rigueur imposée par le trio FMI-BCE-UE. L\'inquiétude est donc de mise du côté de la troïka, qui tient à ce que le Portugal poursuive sur la voie de la rigueur budgétaire.Le Premier ministre ne parviens pas à rassurerMardi soir, le chef du gouvernement a tenté de rassurer lors d\'une allocution télévisée. Il a exclu de démissionner et a dit qu\'il allait s\'attacher dans les heures qui viennent à résoudre la crise, mettant en garde contre les conséquences de l\'instabilité politique pour le pays. \"Je n\'ai pas demandé au président de relever le ministre des Affaires étrangères de ses fonctions (...) Un gouvernement de coalition ne peut être ainsi mis en danger, sauf quand il y a des divergences vraiment énormes\", a-t-il dit.En vain : mercredi matin, les effets de cette instabilité politique ne se sont pas faits attendre. Le taux d\'emprunt à dix ans du Portugal est passé au-dessus de 8%, pour la première fois depuis novembre 2012. La Bourse de Lisbonne a plongé de 6% à l\'ouverture, puis dans les premiers échanges, la baisse s\'est prolongée autour des -5%. L\'inquiétude sur la situation au Portugal entraînait une fébrilité généralisée : à Francfort, la Bourse lâchait 2% mercredi matin, et à Madrid, elle perdait plus de 3%.Même la monnaie unique européenne est impactée. Vers 10h, l\'euro est tombée à son plus bas depuis fin mai, à 1,2923 dollar.Des élections anticipée cet été?L\'économie portugaise est entrée dans sa troisième année de récession et le taux de chômage a dépassé 17% au premier trimestre, un niveau sans précédent. En septembre, les Portugais voteront pour des élections locales. Si les négociations avec la troïka sont trop difficiles, Pedro Passos Coelho pourrait convoquer des élections anticipées dont l\'issue restera incertaine
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