Les producteurs de lait préparent de nouvelles actions

À quel prix les éleveurs laitiers vendront-ils leur production en août ? Depuis la fin juin, ils sont de nouveau dans l'ignorance. Et leurs syndicats représentatifs - FNSEA, sa branche laitière FNPL et les Jeunes Agriculteurs - entendent bien mettre un terme à cette situation. Leurs leaders se réunissent ce mercredi pour faire le point sur les actions déjà menées et en programmer de nouvelles. Dans leur collimateur : les industriels et leur fédération, la FNIL (Fédération nationale des industries laitières). Les éleveurs laitiers les accusent de ne pas appliquer l'accord du 3 juin 2009, qui prévoit une contractualisation du prix du lait chaque trimestre. S'il s'est bien appliqué pour les deux premiers trimestres de l'année 2010, cet accord a volé en éclat pour le troisième trimestre. « Les industriels nous ont demandé de produire plus de lait pour l'été, ce que nous avons fait. Ils nous ont moins payé pour l'hiver mais en contrepartie ils devaient nous payer plus pour l'été. Or, maintenant, ils se dérobent », dénonce Rachel Guiquerro, trésorière adjointe des Jeunes Agriculteurs et productrice de lait dans le Morbihan. « Ils nous annoncent 10 % de plus pour l'été, ce qui nous irait bien... si leur base de calcul n'était pas tronquée », résume le secrétaire général de la FNPL, Thierry Roquefeuil, éleveur dans le Lot. Résultat : les prix tournent actuellement autour de 305 euros la tonne en moyenne nationale, alors que - selon les producteurs - l'accord de 2009 devrait permettre un prix proche de 325 à 330 euros la tonne. La FNIL préfère pour l'instant ne pas s'exprimer. Les industriels pourraient pourtant être contraints de réagir avant la fin de l'été. Pour renforcer la pression sur les industriels, certains producteurs de lait envisagent des actions de boycott de produits, notamment de Lactalis, Bongrain ou Bel, qu'ils accusent d'agir selon leur bon vouloir. Les syndicats des éleveurs laitiers entendent bien aussi demander aux pouvoirs publics de veiller au respect de l'accord de juin 2009, signé au ministère de l'Agriculture. Dans l'émission télévisée « Paroles de Français », diffusée le 25 janvier sur TF1, Nicolas Sarkozy avait convenu devant Sophie Poux - une productrice du Tarn-et-Garonne - qu'il n'était pas admissible que les producteurs livrent leur lait sans en connaître le prix.
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