Gianfranco Fini prend ses distances avec Berlusconi

La guerre des nerfs est engagée au sein de la droite italienne. Chassé du PDL (Parti du peuple de la liberté) en fin de semaine dernière par le président du Conseil, Silvio Berlusconi, qui ne supportait plus son opposition quasi systématique notamment sur les questions de légalité, le président de la Chambre des députés Gianfranco Fini devrait mettre en pratique dès ce mercredi sa nouvelle stratégie visant à affaiblir le président du Conseil. Toutefois, il devrait éviter de provoquer une crise gouvernementale et un retour précipité aux urnes. Ainsi, cet après-midi, les parlementaires qui l'ont suivi ne devraient pas voter la motion de censure présentée par l'opposition contre le sous-secrétaire à la Justice Giacomo Caliendo, (soupçonné d'avoir appartenu à une association secrète et délictueuse) mais se contenter de s'abstenir. Et cela alors que Silvio Berlusconi avait menacé : « Au premier incident (au Parlement), on retourne aux urnes. » Gianfranco Fini sait en effet qu'une bonne partie des électeurs de droite ne lui pardonneraient pas une chute du gouvernement deux ans seulement après la victoire du PDL. Qui plus est, avec l'actuelle loi électorale (qui offre une prime majoritaire à la coalition arrivée en tête), il risquerait de renvoyer le « Cavaliere » au pouvoir sans tirer lui-même profit des nouvelles élections. Actuellement, les sondages lui accordent moins de 3 % des intentions de vote. Un signal « clair » Le refus des « dissidents » du PDL de joindre leurs voix à la gauche sur la motion de censure devrait ainsi permettre d'envoyer un signal « clair » de prise de distance du PDL sans pour autant faire tout exploser. Néanmoins, il reste à connaître quelle sera la réaction du chef du gouvernement qui dans l'affaire a perdu un peu d'assurance et beaucoup de marge de manoeuvre. En baisse constante dans les sondages, le « Cavaliere » a été surpris par la consistance de la fronde organisée autour de Gianfranco Fini. A la Chambre basse, 33 députés ont en effet rejoint le groupe « Futur et libert頻. En clair, Silvio Berlusconi ne dispose plus d'une majorité automatique. Ce qui pourrait le pousser à une fuite en avant avec une dissolution anticipée du Parlement.Robert Lavéran, à Rome
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