jazzComment une jeune fille de 16 ans peut-elle se décider à choisir la contrebasse, instrument encombrant s'il en est ? « Ce qui m'a surtout motivé, c'était de pouvoir jouer toutes sortes de musiques. » Tout Hélène Labarrière figure dans cet aveu. Issue d'une famille de musiciens classiques, ses premières prestations furent avec ses frères. Mais à 20 ans, Hélène découvre aux Halles la vie des clubs de jazz. Six ans plus tard, en 1989, elle débarque à New York pour représenter dans un festival le jazz français. Jazzwoman, Hélène Labarrière met sa contrebasse au service des autres musiques improvisées.Invitée du festival Jazz à la Villette, Hélène Labarrière a composé sa « carte blanche » avec cet esprit d'ouverture qui la caractérise. Le jazz le plus actuel y tient bien sûr largement sa place avec deux petites formations sans piano (Open Songs et Les temps changent) qui mettent en valeur le saxophoniste baryton François Corneloup et un guitariste inventif en diable, le Danois Hasse Poulsen. La musique française n'est pas délaissée mais avec deux angles bien originaux : le patrimoine breton rénové avec le violoniste Jacky Molard et la chanson réaliste du siècle passé (dont les airs de Damia) exprimée par la chanteuse Violaine Schwartz.Dans chacune de ces configurations, Hélène Labarrière donne à la contrebasse son rôle central du pilier. « On pose la maison », dit-elle. Un quart de siècle d'exercices n'a pas entamé sa passion de l'instrument acoustique qu'elle sert avec éclectisme. Elle regrette pourtant que les contraintes administratives et sécuritaires dans le train et l'avion l'empêchent désormais d'emporter à l'étranger « sa » contrebasse. Vraiment le seul obstacle à son parcours musical sans frontières !Jean-Louis Lemarchand Festival Jazz à la Villette jusqu'au 13 septembre. Concerts d'Hélène Labarrière vendredi, samedi et dimanche. À voir également, John Zorn, Marc Ducret, Hank Jones, Nils Petter Molvaer ou Ahmad Jamal.

latribune.fr

04 Sept 2009, 1:44

Partager :