Front uni, social et politique, contre la cession d'Areva T&D

Le message est clair. « T&D doit rester chez Areva », martelaient hier matin à l'Assemblée nationale les représentants des 31.000 salariés européens de la branche haute et moyenne tension d'Areva. Lors d'une conférence de presse tenue avec le soutien de Bernard Cazeneuve, député PS de la Manche, les élus français, allemands et britanniques des salariés présentaient un front uni face à la mise en vente de leur entreprise exigée par l'Élysée. Cette « union sacrée » paie puisque, hier, en fin de matinée, Bercy leur a fixé un troisième rendez-vous, vendredi 6 novembre, avec le conseiller de Christine Lagarde en charge des participations de l'État.Le temps presse. Les trois candidats industriels à ce rachat ? le duo français Alstom et Schneider, le japonais Toshiba-Westinghouse (qui pourrait s'associer au groupe d'Abu Dhabi Taqa, selon Reuters) et l'américain General Electric (aidé du fonds CVC) ? doivent remettre leurs offres définitives lundi 9 novembre. Jeudi 5, ils seront auditionnés par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, présidée par Patrick Ollier. aucune garantie « Jean-François Copé a reçu les représentants du personnel d'Areva T&D il y a trois semaines », s'empresse-t-on de préciser chez les parlementaires UMP. Quant à Jean-Patrick Courtois, sénateur-maire de Mâcon où se trouve l'une des principales usines de T&D, et à Gérard Voisin, député de Saône-et-Loire, ils ont « alert頻 le président de la République dès la mi-septembre.L'Élysée a demandé fin juin à Anne Lauvergeon de céder T&D pour faire face aux besoins de financement du groupe nucléaire. Le gouvernement espère en tirer 3,5 milliards d'euros. « Ce financement est déjà assuré avec les mesures en cours [augmentation de capital, cession de titres, obligations] », affirme Michel Bouton, membre du comité de groupe européen. « S'il manque quelques centaines de millions, qui pourra comprendre que l'État actionnaire ne les trouve pas alors qu'Areva doit créer 35.000 emplois d'ici à 2012 », ajoutait-il. « On a trouvé de l'argent pour les banques, pour l'automobile et pas pour Areva, en plein développement », renchérissait Maureen Kearney, secrétaire du comité de groupe européen.« Areva a apporté 2 milliards d'euros de dividendes à l'État ces cinq dernières années. Et T&D y a beaucoup contribué. En vendant cette branche, l'État et les citoyens vont se priver de ces ressources », martelaient-ils. En 2008, T&D a généré 50 % du résultat opérationnel d'Areva, sans pour autant générer de cash. Au premier semestre 2009, frappée par la crise, l'exploitation de cette activité a été déficitaire de 67 millions d'euros. « Une reprise par Alstom et Schneider, le pire scénario, détruirait 5.000 emplois en Europe », ajoutent certains syndicats. Mais les représentants des salariés refusent de privilégier un candidat par rapport à un autre, aucun n'apportant de vraie garantie sociale et industrielle, selon eux. « Ce serait choisir entre la peste et le choléra », affirment-ils. « Il faut abandonner cette vente, nous n'en démordrons pas », préviennent-ils. nInfographie2cols x 95mmLes trois candidats industriels au rachat doivent remettre leurs offres définitives lundi prochain.
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