L'heure est au rapprochement entre le Brésil et le Mexique, depuis que, la semaine dernière, leurs présidents, Lula da Silva et Felipe Calderón, ont annoncé un futur accord stratégique d'intégration commerciale. Objectif : conclure à terme entre les deux pays un traité de libre-échange, socle de la nouvelle entité régionale réunissant tous les pays d'Amérique, sauf les États-Unis et le Canada. Lors du sommet de l'Unité, organisé à Cancún (sud du Mexique) les 22 et 23 février, 32 pays ont créé la Communauté des États latino-américains et caribéens, visant à s'affranchir de la tutelle des États-Unis. Le couple Brésil-Mexique sera-t-il le ciment économique de ce nouveau bloc politique ?union fragileLes contrats annoncés le laissent présager. En particulier, le partenariat de 2,5 milliards de dollars que viennent de conclure le brésilien Braskem et le mexicain Idesa, les deux géants pétrochimiques, pour construire à Veracruz (est du Mexique) une usine produisant de l'éthane. Mais l'union des deux principales puissances d'Amérique latine semble encore fragile : le commerce bilatéral reste limité (6 milliards de dollars), alors que les groupes mexicains n'ont qu'une part de marché de 2,3 % au Brésil, contre 1,4 % du côté des brésiliens au Mexique. « C'est trop peu pour créer une base solide à la nouvelle entité latine », pointe le politologue mexicain Luis Miguel Pérez. Sans compter l'inquiétude des patrons mexicains face à la concurrence brésilienne dans la sidérurgie, l'agriculture ou l'agroalimentaire.Le jeu semble pourtant en valoir la chandelle : « En 2050, les deux pays seront respectivement la quatrième et la cinquième économies mondiales », a déclaré Gerardo Ruiz Mateos, ministre mexicain de l'Économie. Le temps joue en faveur d'une union entre ces puissances émergentes, qui représentent déjà ensemble 60 % du PIB de la région.Frédéric Saliba, à Mexico

latribune.fr

04 Mars 2010, 23:18

Partager :