les investisseurs se réfugient sur l'or qui bat des records

Il y a un an, certains pays producteurs de pétrole du Moyen-Orient envisageaient de libeller leur précieux combustible en euro, plutôt qu'en dollar. En face d'un billet vert battant de l'aile, l'euro faisait office de place forte. Avec l'épisode grec, la place forte n'est plus. Et avec la dette phénoménale des États-Unis, le dollar ne semble pas tellement plus accueillant. Reste l'or. Pour les investisseurs, le lingot a joué à plein son rôle de monnaie alternative, ces dernières semaines. Sur la seconde quinzaine d'avril, 1.927 millions de dollars se sont portés sur les fonds investis exclusivement sur l'or, les ETF (Exchange Traded Fund). La quantité d'or physique détenue par ces fonds était, à fin avril, proche des 2.000 tonnes, soit l'équivalent des réserves d'or de la France ou de l'Italie?! Mais le paroxysme de ce nouvel engouement pour le métal a été atteint ce mardi. Le lingot a enchaîné les records, avec un plus-haut depuis 1983 en yen, et des records en franc suisse, en livre sterling et en euro. Pour la première fois, l'once de 31 grammes d'or a franchi la barre des 900 euros, à 901,462 euros au fixing de Londres. L'once d'or a également regagné du terrain en dollar, touchant les 1.191,90 dollars, un plus-haut depuis cinq mois, avant de se replier dans l'après-midi. Les déclarations du Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, se voulant rassurant sur la situation financière de l'Espagne, ont entraîné un retournement du marché de l'or sur fond de volumes élevés et de forte volatilité des cours. Ce qui montre le phénomène de vases communicants entre l'euro et l'or?: les détenteurs d'euros, inquiets, fuient la monnaie unique pour l'or, quitte à y revenir. Ce qui soumet le métal à une forte volatilité. « L'or a bondi de 8 % depuis le début de l'année?; donc si des investisseurs subissent des pertes ailleurs, par exemple sur le marché actions, il semble normal qu'ils les couvrent en vendant de l'or », précisait un expert. Un phénomène auquel s'ajoute le risque d'effet boomerang. Pour David Wilson, analyste à la Société Généralecute; Générale, « les tensions constatées sur les finances européennes représentent une épée à double tranchant ». Elles incitent les investisseurs à acheter de l'or pour se prémunir du risque souverain, mais freinent aussi la thésaurisation. Ainsi, le recul de la lire turque, directement lié aux inquiétudes sur la Grèce et l'Espagne, fait grimper la valeur faciale de l'or en Turquie, où la demande destinée à la bijouterie est importante. En Inde, le recul de la roupie a fait franchir un nouveau cap à l'or, à 17.000 roupies pour 10 grammes, un niveau qui décourage les achats des paysans indiens. Aline Robert
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