L'Oréal protégé pour combien de temps ? ?

Officiellement chez L'Oréalcute;al, c'est « business as usual ». Mais dans les couloirs du siège de Clichy, « l'affaire » est au coeur des conversations. « Cela me fait pitié pour cette femme », soupirait un des salariés jeudi. « Heureusement qu'Agon [le directeur général du groupe, Ndlr] reste en dehors », affirmait un autre. « Non, nous n'avons aucune équipe dédiée mais pouvons répondre à toutes les questions simples », assure-t-on au service communication.En apparence, l'entreprise ne pâtit pas encore des déboires de Liliane Bettencourt. Le cours de Bourse ne dévisse pas. Il progresse au contraire de plus de 50 % depuis un an. Mais les salariés du groupe savent qu'ils ont fort à perdre. Pour le moment, Liliane Bettencourt garde le contrôle de ses 31,7 % du capital, même si elle en a cédé la nue-propriété à sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, depuis 1992. « Ma vie, c'est L'Oréalcute;al, j'ai toujours participé au développement de l'entreprise et je la protégerai jusqu'au bout », affirme celle qui a perdu sa mère à 5 ans et son père, Eugène Schueller, fondateur de l'entreprise, lorsqu'elle n'avait que 34 ans.Des candidats « protecteurs »Mais que se passera-t-il si un jour elle n'est « pas bien » (c'est-à-dire plus capable), comme le lui rappelle constamment son conseiller financier, Patrice de Maistre?? Lui et le professeur Gilles Brücker, ami d'enfance du photographe François-Marie Banier, tentent clairement, au vu des conversations enregistrées par le maître d'hôtel, de se faire désigner comme « protecteurs » par Liliane Bettencourt en prévision d'un état de faiblesse futur.Mais une mise sous tutelle n'est guère plus rassurante pour L'Oréalcute;al. Beaucoup dans l'entreprise se demandent si sa fille, une fois qu'elle aura hérité de la pleine propriété des actions, gardera le même attachement au groupe. « Oui, répond sans ambages un salarié, d'ailleurs elles siégeaient toutes les deux au même conseil d'administration de L'Oréalcute;al mardi dernier. » Pour le moment, Françoise Meyers ne s'est pas prononcée sur une éventuelle sortie du capital, mais se dit « viscéralement attachée à L'Oréalcute;al ».Autre point délicat pour les cadres dirigeants du groupe, les éventuelles ambitions de son mari?: Jean-Pierre Meyers. L'actuel vice-président du conseil d'administration a toujours été soupçonné d'avoir épousé Françoise pour son argent et pour prendre la direction, au moins non opérationnelle, du groupe. C'est là que Lindsay Owen-Jones, actuel président non exécutif, « fait office de garde-fou », explique un proche de Patrice de Maistre. Cela expliquerait l'attachement de Liliane Bettencourt, qui déteste son gendre, pour l'ex-PDG de L'Oréalcute;al. La vieille dame lui a fait cadeau... de 160 millions d'euros?! Sophie Lécluse
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