Barack Obama relance le dossier de l'immigration pour relancer l'économie

Les quelque 11 millions d'immigrés illégaux résidant actuellement aux Etats-Unis voient poindre une lueur d'espoir. Sans donner de détails concrets quant à une nouvelle loi sur l'immigration et la régularisation des clandestins, le président américain a relancé le dossier. Un dossier sensible, en cette période de crise économique, puisque certains estiment qu'il faut avant tout lutter contre ce travail illégal qui fait baisser les salaires des citoyens américains. Les Etats privilégient avant tout la répression. Ainsi, la nouvelle loi de l'Arizona, effective depuis le 23 avril, autorise la police à contrôler toute personne soupçonnée d'être un clandestin. Des contrôles qui ont fait polémique outre-Atlantique. Pour défendre l'idée d'une réforme d'un système «en panne», comme l'a précisé le président, Obama a rafraîchi les mémoires. « Ce sont ces flots d'immigrants qui ont fait de l'Amérique le moteur de l'économie mondiale et un phare d'espoir dans le monde. » Cela dit, une réforme n'est pas aisée. Faut-il régulariser massivement, comme le souhaitent certains, immigrants clandestins mais aussi syndicats, qui voient là un double bénéfice, celui de contenir la baisse des salaires, tout en s'attirant de nouveaux adhérents ? Ou faut-il adopter des conditions plus strictes d'obtention d'un titre de séjour et de travail ? Et si oui, lesquelles ? Pour le Président, une régularisation « ni juste, ni sage » paraît difficile. Et s'il entend « faciliter le parcours des sans-papiers vers la citoyennet頻, il veut paradoxalement durcir le contrôle des frontières. A l'image de sa mesure controversée : l'envoi de 1.200 soldats pour « défendre » la frontière avec le Mexique, en mai. Un facteur de divisionComme dans le cas du dossier sur la santé, le président américain s'est abstenu de donner des directives claires sur le sujet, laissant le soin aux élus au Congrès d'agir. Des élus qui n'entendent pas prendre le dossier en main tout de suite, occupés2 qu'ils sont avec d'autres textes, sur la finance ou le climat. De plus, ils savent, en particulier pour ceux qui sont déjà en campagne pour les élections législatives de novembre, combien le thème divise. Obama le sait lui aussi, mais il espère rallier les Américains d'origine étrangère. Dans son discours, le président a enjoint Démocrates et Républicains à oeuvrer ensemble : «sans accord bipartisan, on ne pourra pas régler le problème», a-t-il insisté. Elisa Perrigueur
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