Comment la France tente de conserver son leadership dans le domaine spatial

La ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, a annoncé ce mercredi l\'affectation de 50 millions d\'euros pour le secteur spatial, dans le cadre du Programme d\'Investissements d\'Avenir 2 (PIA 2). Le ministère de l\'Enseignement supérieur et de la Recherche, qui a instruit le dossier, avait demandé un peu plus d\'argent et a eu finalement un peu moins qu\'escompté (60 millions). Ces crédits seront alloués pour moitié à l\'adaptation du lanceur européen Ariane 5 et pour moitié à la propulsion électrique des satellites, a précisé la ministre à l\'issue de la réunion inaugurale du nouveau Comité de concertation État-Industrie sur l\'espace (CoSpace).Augmenter le volume de la coiffe\"Nous sommes dans une configuration très concurrentielle\", a souligné la ministre, citant notamment Boeing. Le constructeur américain se prépare au lancement en 2014 du premier satellite commercial de télécommunications à propulsion uniquement électrique, le 702SP, par le futur lanceur de la société américaine Space X.Les crédits affectés à l\'adaptation d\'Ariane 5 visent par ailleurs à augmenter le volume sous la coiffe de l\'actuel lanceur européen, comme le souhaitait le PDG d\'Arianespace, Stéphane Israël. Cette augmentation du volume sous coiffe - 2 mètres de plus en hauteur - \"donnera à Arianespace plus de souplesse\" face à l\'évolution du marché des satellites, qui deviennent plus volumineux, a expliqué Stéphane Israël. Il a salué \"une décision prise en un temps record\". \"C\'est maintenant un programme de l\'Agence spatiale européenne (ESA)\", a-t-il souligné, souhaitant que cette adaptation \"soit disponible dès 2015\".Conforter le leadership de la France dans l\'espaceSous la présidence de la ministre chargée de l\'espace, Geneviève Fioraso, le CoSpace regroupe les principaux ministères concernés, notamment le ministère de la Défense, le Centre national d\'études spatiales (Cnes), l\'Onera (centre français de la recherche aéronautique, spatiale et de défense), le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), les industriels, opérateurs et utilisateurs du spatial.Son objectif est de \"conforter le leadership de la France dans le domaine du spatial\" et \"de mettre +l\'équipe France+ en ordre de bataille\", en mobilisant l\'ensemble des acteurs de la filière autour d\'une \"feuille de route partagée\", a indiqué le ministère de la Recherche. \"Il nous permettra de mieux préparer la conférence ministérielle de l\'ESA de 2014\", a précisé Mme Fioraso.L\'espace, un enjeu de souveraineté\"L\'espace est un enjeu d\'autonomie, un enjeu de souveraineté, un enjeu de service aussi à la population, un enjeu industriel très fort\", a souligné la ministre. L\'Europe spatiale et son lanceur Ariane doivent cependant faire face à une concurrence croissante de l\'industrie américaine mais aussi de pays émergents, comme l\'Inde ou la Chine. C\'est dans ce contexte qu\'a été actée en novembre dernier à Naples Ariane 6, le futur lanceur européen, plus économique et donc plus compétitif que l\'actuelle Ariane 5.Les technologies spatiales sont omniprésentes au quotidien, avec les systèmes d\'observation, de météorologie, de télécommunications ou encore de navigation. L\'industrie spatiale européenne emploie plus de 35.000 personnes, dont 18.000 en France (y compris en Guyane), et génère un chiffre d\'affaires supérieur à 6 milliards d\'euros par an, dont plus de 2 milliards pour l\'industrie française, selon le ministère.
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