La BCE durcit sa critique du projet de réforme des traités européens

Le président de la Banque centrale européenne n'a pas caché sa déception ce jeudi lors de la conférence de presse mensuelle de la BCE sur les projets d'amendement du traité de Lisbonne. Certes, il a reconnu que les propositions du président du conseil européen Herman Van Rompuy, représentaient un « renforcement du cadre existant de surveillance fiscale et macroéconomique dans l'Union européenne », mais il a également affirmé qu'elles « n'allaient pas assez loin ». Aussi le conseil des gouverneurs s'inquiète de l'absence, dans les propositions Van Rompuy, d'un « automatisme suffisant de surveillance budgétaire », de contraintes sur la dette publique et de sanctions financières. En développant une position proche de celle des milieux économiques et politiques allemands qui ont critiqué le compromis franco-allemand sur le sujet, la BCE se présente comme la gardienne de l'orthodoxie budgétaire. Que ne l'avait-on écouté en 2005, a rappelé Jean-Claude Trichet, lorsqu'elle réclamait un durcissement du pacte de stabilité et de croissance que l'on avait alors assoupli !La rigueur avant toutSaluant la « réforme structurelle » des retraites en France, le président de la BCE a d'ailleurs invité les pays membres à ne pas relâcher leurs efforts de rigueur et à utiliser « tout développement fiscal positif pour accélérer la consolidation budgétaire ». Car la BCE préfère la rigueur à la faillite. Jean-Claude Trichet, qui a estimé que l'ampleur du plan irlandais « n'était pas insuffisant », n'a d'ailleurs pas caché son irritation concernant la possibilité exposée dans le plan Van Rompuy de restructuration de la dette d'un pays membre à partir de 2013. Il a rappelé que le FMI, organisme qui gère les crises de la dette au niveau mondial, ne travaille pas a priori sur cette hypothèse. Mais comme les propositions Van Rompuy doivent encore être précisées avant d'être discutées au sein des institutions de l'UE, la banque centrale ne désespère pas de voir le mécanisme européen de surveillance renforcé in fine.Romaric Godin, à Francfort. (Lire aussi page 2).
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