Solvabilité II  : les sociétés foncières veulent garder les faveurs des assureurs

églementationLes liens entre les sociétés foncières et les compagnies d'assurances pourraient être bousculés. Celles-ci, friandes de rendement long terme, apprécient de détenir de l'immobilier coté, plus liquide que l'immobilier physique. Las, la réforme réglementaire européenne de l'assurance, connue sous le nom de Solvabilité II ? qui vise à mieux adapter les fonds propres exigés des compagnies d'assurances et de réassurance avec les risques que celles-ci encourent dans leur activité ?, pourrait changer la donne.désaffectionConcrètement, les assureurs devront accroître la part de fonds propres qu'ils détiennent pour se couvrir par rapport aux risques que représente la détention de portefeuilles d'actions et pouvoir ainsi continuer à honorer les polices d'assurance. Il en résultera un mouvement de désaffection des compagnies d'assurance pour les sociétés cotées, dont les foncières.Mais celles-ci ne l'entendent pas de cette oreille et cherchent à faire valoir leur spécificité par rapport aux autres sociétés cotées, les revenus des foncières étant évidemment corrélés à ceux produits par l'immobilier physique à moyen et long terme. « Nous sommes une classe d'actifs spécifique. Les sociétés foncières ont d'ailleurs moins baissé que le CAC 40 dans la crise financière », fait valoir Dorian Kelberg, délégué général de la Fédération française des sociétés immobilières et foncières (FSIF). Une étude menée pour le compte de l'Association européenne des sociétés foncières (Epra) a montré que l'évolution des titres des sociétés foncières est, à moyen terme, corrélée à 65?%-70?% à l'évolution de l'immobilier physique, tandis que la corrélation au marché actions est faible voire négative. « Les actifs immobiliers sous-jacents aux titres des sociétés foncières cotées peuvent certes fluctuer en termes de valeur, en raison de l'évolution du marché immobilier, ou de rendement, en fonction des niveaux de loyers engrangés, mais il s'agit d'actifs matériels, en outre très diversifiés », indique-t-on à l'Epra.Problème : si Solvabilité II était appliquée en l'état, les titres des sociétés foncières en Bourse seraient nécessairement fragilisés et, par extension, leur capacité de développement limitée d'autant. En effet, contraints de mobiliser des fonds propres importants, les assureurs ne pourraient, par exemple, plus suivre aussi aisément les éventuelles augmentations de capital des unes et des autres. Sachant que les SIIC (sociétés d'investissement immobilier cotées), qui se sont constituées pour beaucoup en 2006, et ont contracté alors des dettes avec une maturité sur cinq à sept ans, vont devoir presque toutes ensemble se refinancer en 2012-2013, un désinvestissement des compagnies d'assurance tomberait assez mal pour elles.Sophie Sanchez
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