Candidat de la raison, candidat par défaut, Rémy Pflimlin n'...

Candidat de la raison, candidat par défaut, Rémy Pflimlin n'en a cure. Il va quitter Presstalis où on le disait lassé pour revenir à la télé par la grande porte. On parlait d'Arte, le voilà à France Télévisions. Il avait deux atouts de taille face au candidat malheureux Alexandre Bompard, le jeune patron d'Europe 1 : de centre droit, Rémy Pflimlin n'est pas un proche du président de la République et son CV est riche et varié dans le domaine des médias. À 56 ans, cet Alsacien germanophone diplômé d'HEC a en effet effectué toute sa carrière dans les métiers de la presse, écrite et audiovisuelle. C'est à l'hebdomadaire « Jours de France » qu'il fait ses premiers pas avant de rejoindre en 1985 le quotidien « Les Dernières Nouvelles d'Alsace ». Il part en 1991 chez le concurrent « L'Alsace» dont il présidera le directoire, de 1993 à 1999. Il devient alors une des grandes figures de la presse quotidienne régionale et prend la vice-présidence du puissant Syndicat de la presse quotidienne régionale de 1997 à 1999. Il y confirme sa réputation d'homme discret, intègre et de fin négociateur qui ne le quittera plus. Et qui va donner un tournant à sa carrière en le faisant passer du papier au petit écran. En 1998, il est nommé membre du comité d'orientation des programmes de France 3. Quand Marc Tessier prend la tête de France Télévisions en 1999, il n'hésite pas à débaucher Rémy Pflimlin. « C'est un homme solide, autonome, déterminé et insensible à l'influence extérieure », dit de lui aujourd'hui Marc Tessier. Rémy Pflimlin restera six ans à la tête de France 3, un record pour un tel poste. Il s'attaque à la réorganisation de la chaîne et va essuyer une grève de cinq semaines, la plus longue de l'histoire de la chaîne. Son bilan à la tête de la 3, c'est aussi des émissions à succès comme le feuilleton devenu culte « Plus belle la vie », des documentaires diffusés en première partie de soirée où la programmation de l'émission contestée « C'est mon choix ». En 2006, Patrick de Carolis est nommé président de France Télévisions et Remy Pflimlin doit plier bagages. Il n'a pas le temps de ranger son bureau que le groupe Lagardèrerave;re lui confie la direction générale du principal distributeur de la presse française, Presstalis (ex-NMPP), qui traverse une grave crise. Il sait qu'il lui faudra poursuivre la transformation de la société au prix d'une importante réduction des effectifs et d'âpres négociations avec le tout puissant syndicat du Livre CGT. Quatre ans plus tard, la mutation est en bonne voie et les éditeurs sont plus que satisfaits. Le bilan est mitigé du côté des syndicats : la CGT dénonce «un homme qui n'a fait que passer et qui n'a jamais eu le courage de monter au front » alors que Force Ouvrière salue un homme « accessible et qui a permis à Presstalis d'éviter le dépôt de bilan». Il est attendu de pied ferme par les syndicats de France Télévisions. Quand le conflit est trop pesant, Rémy Pflimlin qui, selon un proche, « a parfois le défaut de ses qualités, pas conflictuel et patient », se ressource dans la musique. Passionné de musique contemporaine, il est notamment président du Conservatoire national de musique et de danse de Paris. Sandrine BajosUn bon connaisseur de la maison qui revient par la grande porteRémy PflimlinFutur président de France Télévisionsportraitactu
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