STRONG>La beauté en héritageUne carrure de joueur de rugby, une poignée de main musclée, Philippe d'Ornano, la quarantaine auguste, est directeur général de Sisley depuis 2001. La marque de cosmétiques de luxe, très discrète sur ses chiffres car non cotée, affiche un chiffre d'affaires qui avoisinerait les 450 millions d'euros en 2009, selon l'intéressé. Santé de fer, goût du secret, ajoutez à cela un certain patriotisme. Les d'Ornano produisent français et le disent?: « Nos centres de recherche sont en France, on fabrique en France. Nous avons investi les sept dernières années un peu plus de 150 millions d'euros », souligne Philippe d'Ornano.Sisley est avant tout une histoire de famille. Pas de celle où les enfants reçoivent un empire au berceau. Celle où les enfants font leurs preuves et appellent leur père, Monsieur d'Ornano, à la table du conseil d'administration. Fondée en 1976, par Hubert d'Ornano et son épouse Isabelle, Sisley s'intéresse à la phytocosmétologie - l'utilisation des plantes dans les cosmétiques - à une époque où la vogue du bio est encore dans les choux. Mais les d'Ornano n'en sont pas à leur coup d'essai. Le grand-père, Guillaume avait cofondé Lancôme en 1935, revendu depuis. Il fonde les parfums Jean d'Albret en 1946 et la maison de cosmétiques Orlane en 1947 avec ses deux fils, Marcel et Hubert, qui la revendront. « Mon grand-père était rentré en cosmétique en rencontrant François Coty, le grand parfumeur des années 1930, qui était Corse comme lui », raconte Philippe d'Ornano. Après avoir rêvé un temps de journalisme, Philippe entre chez Sisley à la mort de son frère Marc dans un accident de voiture. Isabelle d'Ornano, vice-présidente de Sisley et maman de Philippe évoque la transmission?: « On ne transmet pas les clefs de l'entreprise. Ce n'est pas comme dans le tableau de Velázquez où l'on voit transmettre les clefs d'une ville. » La firme cosmétique est toujours restée dans le giron familial. Il n'a jamais été question ni d'introduction en Bourse ni d'ouverture de capital. Sisley est une entreprise familiale, car dirigée en famille. Hubert d'Ornano, le père de Philippe et fondateur, en est le président. Son épouse, Isabelle en est vice-présidente en charge de la communication et de la création. Une de leurs filles, Christine, est à la tête de la filiale anglaise. Une anomalie industrielle et familiale dans le monde concurrentiel, s'il en est, de la beauté. Charlotte Richard

latribune.fr

05 Août 2010, 23:26

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