France Télévisions : les chantiers de Rémy Pflimlin

Arrivé depuis dix jours à la tête de France Télévisions, Rémy Pflimlin n'a pas eu le temps d'imprimer sa marque aux grilles de rentrée des chaînes publiques présentées vendredi 3 septembre. Mais pour cette rituelle conférence de rentrée, le nouveau PDG, a toutefois assuré qu'il « faisait corps avec les choix qui ont été faits » et qu'il adhérait « à 100 % aux initiatives ». Sans jamais citer son prédécesseur, Patrick de Carolis, sauf quand on l'a interrogé sur ce silence, il a assuré que la « passasion des dossiers s'était faite de façon remarquable ». Pour autant, au « virage éditorial » que revendiquait le précédent tandem dirigeant Patrick de Carolis-Patrice Duhamel, il veut insuffler « prise de risques, créativité, en faisant une place à toutes les cultures, contemporaines, comme patrimoniales ». Bref de l'opéra en prime time ou des fictions en costumes, mais aussi de nouvelles écritures, de nouveaux formats. Et pour cela, une nouvelle organisation se met en place pour développer un projet à cinq ans où « l'innovation sera primordiale ». Du coup, celle du groupe, entièrement refondue le 4 janvier et encore mal consolidée, sera revue, pour redonner aux chaînes (France 2, 3, 4, 5, Ô) une identité forte, incarnée par des directeurs, fonction qui avait disparu dans l'organigramme précédent : Claude-Yves Robin pour France 2, François Guilbeau pour France 3, Bruno Patino pour France 5, Emmanuelle Guilbart pour France 4, et Claude Esclatine pour France Ô. De nouveaux directeurs qui n'ont pas encore tous pris leur fonction et ont écouté vendredi, sagement assis au premier rang, les directeurs d'antenne de l'organigramme Carolis présenter les grilles des cinq chaînes. Trouver le juste équilibre« Le principe de base est que la décision sur ses programmes revienne à la chaîne », a répété Rémy Pflimlin. En question : la place des unités de programmes par genre - fiction, documentaire... - qui avaient une vocation transversale à l'ensemble du groupe, dans la réforme Carolis, et que les producteurs dénonçaient comme un « guichet unique ». Il s'agit désormais de trouver un juste équilibre entre autonomie éditoriale des chaînes et gestion rigoureuse par le groupe de ses relations avec les producteurs extérieurs. Rémy Pflimlin se donne quelques semaines pour faire le diagnostic des forces et faiblesses de l'organisation actuelle. Il a reconnu à l'équipe sortante « l'acquis considérable de son travail » de regroupement des chaînes dans une entreprise unique. Il compte « poursuivre et accélérer » ce rassemblement des fonctions supports pour dégager des moyens au service des antennes.La définition d'une stratégie numérique cohérente d'ici « quelques semaines » est un autre chantier placé sous la responsabilité de Bruno Patino. L'enjeu, selon le PDG, est de passer « de diffuseur, à éditeur de contenus » déclinés sur de multiples canaux et supports. L'organigramme actuel, confus en matière de nouveaux médias, devrait lui aussi évoluer.
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