Les foncières, moteurs de la rénovation des immeubles

IMMOBILIER La rénovation des immeubles sur le plan thermique est un chantier titanesque. Mieux vaut donc s'y atteler dès que possible. C'est au fond ce que propose le délégué général de la Fédération des sociétés immobilières et foncières (FSIF), Dorian Kelberg. Actuellement, quand une entreprise vend ses murs, elle acquitte une taxe de sortie (« exit-tax ») de 33,3 % sur les plus-values réalisées. Si elle les cède à une société d'investissement immobilier faisant appel public à l'épargne (SIIC, OPCI ou FCPI), cette taxe est déjà réduite à 19,5 %, un système instauré en 2004 pour professionnaliser la détention d'immobilier. Dorian Kelberg milite pour que ce taux de 19,5 % soit ramené à 16,5 % lorsque cette cession est réalisée pour remettre à neuf les immeubles sur le plan thermique, en conformité avec les nouvelles exigences du Grenelle de l'environnement. En contrepartie, les sociétés foncières s'engageraient à investir l'équivalent de la différence entre 16,5 % et 19,5 % pour effectuer des travaux.« gagnants-gagnants »« Nous partageons le constat du gouvernement que l'on ne peut plus attendre en ce qui concerne les exigences environnementales, note Dorian Kelberg. Les propriétaires comme les locataires seront gagnants avec les immeubles verts car ceux-ci seront plus durables et les charges moindres pour les locataires. » « Ce n'est pas le métier des grands groupes de gérer de l'immobilier et encore moins d'en superviser la rénovation. SIIC et OPCI disposent du savoir-faire requis », poursuit-il. À moyen terme, des « Siic vertes », autrement dit des véhicules entièrement dédiés en Bourse à l'immobilier durable, devraient se créer.Tout en appelant à la mise en place de cette « exit-tax verte » dès que possible, il ne se dit pas en mesure de chiffrer le nombre d'immeubles qui pourraient être cédés ni le montant des travaux qui pourraient être générés. Mais il révèle que, depuis cinq ans, la mise en place de l'« exit tax » à 16,5 % (passée depuis le 1er janvier 2009 à 19,5 %), a permis aux entreprises qui ont « externalis頻 leurs murs de récupérer 8,5 milliards d'euros ? qui ont été réinjectés dans l'économie.S'il ne doute pas de l'efficacité de cette « exit-tax », Dorian Kelberg s'inquiète de la perception qu'en auraient les investisseurs internationaux, notamment si le sommet sur le climat de Copenhague, en décembre, ne débouche pas sur une harmonisation entre les grandes puissances. Les investisseurs pourraient préférer d'autres pays à la France si cette dernière adopte des règles plus contraignantes et que ses homologues européens ne la suivent pas. SOPHIE SANCHEZ
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