Des prêteurs américains débordés par les saisies immobilières

Des montagnes de documents de saisies à gérer, toujours et encore : c'est la situation à laquelle sont confrontés les établissements ayant consenti des prêts hypothécaires aux ménages américains. Car entre une reprise molle et un marché de l'emploi toujours en berne, ces derniers sont de plus en plus nombreux à faire défaut, avec une saisie de leur bien à la clé - et la paperasserie qui va avec. Quelque 2 millions de ménages sont actuellement entrés en procédure de saisie et 2,37 millions sont en attente, selon LPS Applied Analytics, une société spécialisée sur le marché des emprunts hypothécaires. L'attente pourrait être longue. En effet, avec plus de 10.000 saisies par mois à gérer, certains établissements de crédit sont dépassés. Pour respecter la loi, leurs spécialistes doivent pourtant signer des dizaines de documents afin de les envoyer, comme 23 États outre-Atlantique le requièrent, à une cour de justice - certifiant ainsi qu'ils ont bien pris connaissance des données... Or il leur est impossible de jurer qu'ils ont réellement lu ces milliers de pages et examiné tous ces chiffres. 56.000 cas gelés par JP MorganAu point que déjà, trois établissements - Bank of America, une institution majeure sur le marché des prêts, GMAC Mortgage (en partie détenu par le Trésor américain qui avait dû lui venir en aide pendant la crise) et JP Morgan Chase - ont dû, ces derniers jours, suspendre les procédures qu'ils avaient lancées. Pour une durée qui reste à déterminer. Pis encore, certains documents auraient été mal rédigés et d'autres comporteraient des erreurs. Cela toujours pour la même raison : l'afflux de saisies. JP Morgan Chase vient ainsi de geler 56.000 cas. GMAC n'a pas voulu révéler le nombre de procédures suspendues. Et cela concernerait plusieurs dizaines de milliers de cas chez Bank of America. Les deux principaux prêteurs américains, Citi et Wells Fargo, ont quant à eux assuré n'avoir aucun problème administratif. L'affaire prend désormais une tournure politique. Dans plusieurs États, des candidats aux élections du 2 novembre font valoir que ces institutions, trop contentes de placer des prêts au plus fort de la bulle immobilière, ne pensent même pas aujourd'hui à embaucher, en pleine crise de l'emploi, pour régler ce surcroît de travail ! Et ils réclament, comme Elijah Cummings, un représentant démocrate du Maryland, un moratoire de 60 jours sur les procédures. Qui ne reprendraient donc qu'après le scrutin... n
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