Rémunérations : la France met la pression sur ses partenaires du G20

Non contente d'être en pointe sur l'encadrement des bonus, la France continue à jouer le rôle d'aiguillon de la communauté internationale. À la veille du sommet des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20 à Saint Andrews (Royaume-Uni), Christine Lagarde a dévoilé hier sa stratégie pour s'assurer que les « standards » définis par le Conseil de stabilité financière (CSF) et adoptés par le G20 à Pittsburgh, le 25 septembre, seront appliqués de façon homogène. Il est en effet « indispensable que tous les acteurs soient sur un pied d'égalit頻, a rappelé la ministre de l'Économie, non sans rappeler le rôle moteur joué par la France dans l'adoption de ces standards. Consciente qu'il faut balayer devant sa porte avant de critiquer, la France a tenu à être le premier pays à transposer intégralement les principes du G20 sur les rémunérations dans le secteur financier. Un arrêté, publié hier au « Journal officiel », modifie le règlement 97.02 sur le contrôle interne pour y inclure ces nouveaux standards. Déclinés dans des normes professionnelles adoptées par la Fédération bancaire française, qui reprennent les critères chiffrés fixés par le G20 (lire ci-contre), ils s'appliqueront aussi aux dirigeants des banques.en ordre de batailleCraignant que la sortie de crise ne refroidisse les ardeurs réformatrices, la France, désormais en ordre de bataille, entend tenir le cap. Car six semaines après les déclarations de principe de Pittsburgh, certains pays tardent à passer à l'action. À commencer par les États-Unis, où les banques de Wall Street s'apprêtent à verser 140 milliards de dollars de bonus cette année. Si la Réserve fédérale a bien publié la semaine dernière des recommandations présentées comme « conformes » à celles du G20, elles ne reprennent pas toutefois les dispositions les plus contraignantes, notamment les critères chiffrés. « Je ne peux pas imaginer que les chefs d'État du G20 ne respectent pas les engagements pris à Pittsburgh », a martelé Christine Lagarde. La ministre, qui sera la première à prendre la parole sur le sujet aujourd'hui à Saint Andrews, demandera donc à ses homologues de rendre compte de la mise en ?uvre des principes du G20. Elle en profitera pour demander au CSF, qui subit là son premier test de crédibilité, de procéder à une revue de l'application de ses standards par les membres du G20, et de présenter ses conclusions d'ici mars 2010. La date n'est pas choisie au hasard, puisque c'est le moment où les banques françaises fixent les bonus versés au titre de l'année précédente. Les normes de la FBF prévoient d'ailleurs la possibilité d'« adapter » le dispositif pour « tenir compte » des résultats de cette revue. Le message est clair : la France compte se servir de cette revue pour rappeler ses partenaires à leurs engagements, tout en s'assurant une marge de man?uvre au cas où ils tarderaient trop à joindre l'acte à la parole. nrégulatio
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