Le « made in Germany » reste très prisé dans l'automobile. Les exportations de voitures fabriquées outre-Rhin ont ainsi progressé de 25 %, sur les onze premiers mois de l'année. Et, en 2011, elles devraient encore croître de 5 %, selon la Fédération de l'industrie automobile allemande VDA, à 4,4 millions d'unités. Les exportations absorbent 75 % de la production d'outre-Rhin. C'est clairement l'export qui fait tourner les usines. Du coup, la production grimpe (+ 11 % sur onze mois), malgré la chute du marché intérieur (? 25 %). L'Allemagne exporte d'ailleurs moitié plus qu'elle n'importe. Pas mal, alors que la France a subi pour sa part en 2009 un fort déficit, les voitures exportées couvrant à peine 66 % des importations.Volkswagen a beau être le premier producteur de véhicules en Chine, à égalité avec GM, et fabriquer massivement au Mexique ou au Brésil. BMW et Mercedes peuvent certes s'enorgueillir d'être installés industriellement aux États-Unis. Il n'empêche. Les firmes automobiles germaniques continuent de vendre massivement des produits fabriqués sur leurs bons vieux sites d'outre-Rhin. Les marques haut de gamme réalisent d'ailleurs l'essentiel de leur production chez elles, la pression des coûts étant moindre à ce niveau de tarifs. 85 % des Mercedes, 90 % des Audi vendues dans le monde proviennent du territoire allemand. Mais, même le groupe Volkswagen pris dans son ensemble, avec ses marques tchèque Skoda ou espagnole Seat et sa forte implantation en Chine, produit encore le tiers de ses véhicules sur son territoire national. Soit bien davantage que Renault en France ! Au total, les constructeurs germaniques fabriquent en Allemagne la moitié environ des voitures qu'ils vendent dans le monde, contre moins d'un tiers en France pour les firmes tricolores.Emploi stableDu coup, entre 1993 et 2009, la production automobile allemande a crû de plus de moitié, aidée il est vrai par l'intégration de l'ex-RDA. Dans le même temps, la production de Renault et PSA en France a chuté de... moitié. Sur dix ans, le nombre d'ouvriers travaillant dans l'automobile est resté stable outre-Rhin alors qu'il s'est fortement contracté dans l'Hexagone. Les constructeurs allemands, qui augmentent à l'heure actuelle leurs rythmes de fabrication, investissent d'ailleurs massivement chez eux. Volkswagen vient d'annoncer qu'il dépenserait en Allemagne plus de la moitié des 51,6 milliards d'euros prévus sur cinq ans, notamment dans la modernisation de l'outil de production.Alain-Gabriel Verdevoye

latribune.fr

05 Déc 2010, 23:22

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