L'AMF a rendu son avis :

Le verdict tant attendu est tombé : les trois branches de la famille Hermès n'auront pas à déposer d'offre publique d'achat sur la totalité des actions Hermès Internationalational malgré leur projet de constituer un holding familial représentant au moins 50 % du capital de la société. Réunis jeudi, les membres du collège de l'Autorité des marchés financiers leur ont en effet accordé la dérogation à l'obligation de déposer un projet d'offre qui leur a été soumise. Annoncée en tout début d'après-midi pour éviter toute fuite, la décision a provoqué un brusque repli du titre Hermès en Bourse (jusqu'à 3,67 %). Le régulateur doit encore motiver sa décision , ce qu'il entendait faire le plus rapidement possiblement. Provoquée par l'intrusion du groupe LVMH au capital, la famille, qui détient 73,4 %, a cherché la parade face à cette irruption jugée hostile. LVMH a en effet annoncé le 23 octobre dernier détenir 14,2 % du capital, une participation rapidement portée à 20,2 % et qui laisse aujourd'hui le flottant à moins de 7 %. Une surprise alors que le groupe de luxe n'avait jusqu'alors déclaré aucun franchissement de seuil. Stratégie de défenseMais la nouvelle de cette stratégie de défense, vue comme un simple reclassement des titres par ses initiateurs, n'est pas du goût de tous. Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam) a rapidement manifesté son indignation. Pour elle, il s'agit d'un concert dont les actionnaires familiaux s'étaient pourtant jusqu'alors défendus et susceptible d'entraîner une OPA obligatoire. Aujourd'hui, l'intéressée ne cache pas son dépit : « Ce dossier n'entre pas dans les cas de dérogation(...) Quels que soient les motifs, les réponses de l'Autorité des Marchés financiers seront sûrement opposables ». De fait, Colette Neuville devrait faire appel de la décision de l'AMF devant la Cour d'appel de Paris. Elle bénéficiera d'un délai de dix jours à compter de la publication de la décision motivée qui pourrait intervenir ce vendredi. De son côté, Fabrice Rémon, associé chez Deminor et mandaté par Hermès se déclare « en joie de voir que l'AMF a passé outre des pressions aberrantes. C'est une triste journée pour les spéculateurs et affairistes car les actionnaires honnêtes, eux, savent que le prix est déjà surévalué et peuvent sortir », explique- t-il. LVMH, de son côté, attend les motivations de l'AMF pour lancer son recours éventuel.
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