Bonnes ondes dans les Pyrénées

En juillet dernier et en grande pompe, c'est le cas de le dire, Cauterets inaugurait le septième centre thermoludique du département des Hautes-Pyrénées, Les Bains du Rocher. Lustres à pampilles, rideaux damassés, douches à galets de jade derrière une façade néoclassique à l'intérieur, grand bassin à jets à l'extérieur : ce centre thermal de belle prestance, annexe aux Thermes célébrés par Eugénie de Montijo, est conçu pour l'hiver aussi bien que pour l'été. Les skieurs revenant du cirque du Lys et de ses 36 kilomètres de pistes, les fondeurs de retour d'une balade dans les estives du pont d'Espagne, trouvent là un délassement moins calorique et plus rigolo que la traditionnelle dégustation de berlingots... Dotées de huit stations thermales (ce qui en fait le département le plus équipé de France), les Hautes-Pyrénées tentent de convertir en or blanc les ressources liquides entreposées depuis des millénaires dans les poches granitiques du sous-sol. Ces fameuses eaux soufrées sulfatées calciques qui attirent, d'avril à octobre, les curistes traditionnels.Les remplacer, pendant la saison de ski, par des skieurs relève donc d'une logique irréfutable. Il suffit de changer les couloirs façon usine pour des décors plus ou moins spectaculaires et le tour est joué : ainsi Sensoria Rio, à Saint-Lary, joue les Colorados de western, Cieleo à Barèges se coiffe d'une voûte étoilée et Luzéa à Luz-Saint-Sauveur décore son hammam de marbre et de mosaïques néoromaines. Le bémol : les régulations sanitaires contraignantes interdisent d'utiliser les sources locales, et ces trois centres thermoludiques bouillonnent à l'eau de ville. Le skieur amateur de « bonnes ondes », chargées en magnésium, fluor, soufre et autres, se dirige donc vers Capvern-les-Bains, Bagnères-de-Bigorre ou encore Balnéa. La première, Capvern, est efficace contre les surcharges pondérales : un atout après les fêtes. Mais elle est loin des pistes. À une demi-heure du domaine de la Mongie-Tourmalet, au pied du pic du Midi, Bagnères-de-Bigorre possède le joyau architectural du thermoludisme : Aquensis. Une charpente soutenue par seize troncs de mélèzes surplombe geysers et lits à bulles tandis que les salons XVIIe à l'étage accueillent des cabines de soins pour massages et enveloppements aux fleurs des Pyrénées. Mais le pionnier incontestable du thermoludisme dans les Pyrénées s'appelle Balnéa. Dix ans après son inauguration, ce bâtiment contemporain de verre et de pierre au coeur de la paisible vallée du Louron fait le plein. On vient des stations voisines de Peyragudes (60 km de pistes) et de Val Louron (28 km de pistes) ou encore de Toulouse et de Bordeaux s'ébrouer sous les cols de cygne et bouillonner dans des eaux naturellement chaudes en regardant scintiller à l'horizon les pics enneigés des grands 3.000, Houlgade, Schrader, Gourgs-Blancs et autres seigneurs pyrénéens.
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