Les opérateurs adaptent leurs offres face à la menace de la grippe A

Peur d'être contaminé par la grippe A ?... Utilisez la conférence téléphonique. » En envoyant ce mailing, l'opérateur télécoms Axiatel (11 millions d'euros de chiffre d'affaires) a décuplé les demandes de ses clients, notamment des PME. « Les gens ont peur et réorganisent leur entreprise », explique Sacha Doliner, PDG d'Axiatel, lequel se frotte les mains à l'instar des autres opérateurs. De fait, les experts prévoient des taux d'absentéisme de 25 % dans les entreprises, administrations, etc., avec un pic de 40 % pendant deux semaines en cas de pandémie. Du coup, les grandes entreprises veulent se donner les moyens de faire travailler une part significative de leurs salariés depuis chez eux.procédure spécifiquePour répondre à la demande, un autre opérateur, Completel, a annoncé, fin août, le lancement d'une offre spécifique. « Il y a quelques mois, nos clients nous ont questionnés sur les solutions à mettre en place pour pouvoir maintenir l'activité en cas d'absence des collaborateurs. Nous avons alors adapté notre offre PCA (plan de continuité d'activité) pour offrir une connexion sécurisée à n'importe quelle entreprise qui permette à ses employés de travailler à distance. Nous avons également lancé une offre pour gérer à distance le standard et les appels entrants », détaille Emmanuel Cornuau, directeur marketing de Completel. Romuald Boudot, responsable marketing de Colt, un autre opérateur, confirme : « Depuis deux mois, nous enregistrons un nombre croissant de demandes de la part de directions des systèmes d'information de grandes entreprises quant à leur PCA. Elles portent essentiellement sur deux points : dimensionner leurs connexions Internet pour le télétravail, et même permettre aux téléconseillers de centres d'appels de travailler à domicile ! Les commandes dans ces domaines ont augmenté de 20 % courant juin, et de 50 % désormais. »L'opérateur de téléconférence Genesys Intercall profite aussi de cette conjoncture favorable. « Certains de nos clients commandent entre 10 % et 30 % de minutes supplémentaires. Une grande banque nous a même demandé de passer de 8.000 postes à 24.000, pour attribuer un numéro de téléconférence à chacun de ses employés. Nous avons mis en place une procédure spécifique pour pouvoir déployer ces 24.000 numéros », explique Antoine Henocq, directeur général pour l'Europe du Nord du groupe. Mais, si le travail à distance s'avère incontournable dans un contexte de crise, il est loin de résoudre tous les problèmes. « On ne peut pas faire garder les enfants à distance ou ramasser virtuellement les poubelles », tempère Catherine Surbled, directrice de Vie sociale et familiale de la ville de Clamart? Christophe Quester et Paul-André Tavoillot
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