EDF rechigne à faire de la place à ses concurrents

Il nous reste neuf mois, le temps de faire un béb頻, a lancé hier François-Michel Gonnot, député UMP de l'Oise, en évoquant lors d'un colloque le projet de loi qui doit réorganiser le marché français de l'électricité. Le gouvernement vient de décider de se donner davantage de temps pour rédiger ce texte, qui devrait initialement être examiné par le Parlement cet automne. EDF, sommé par Bruxelles de laisser plus de place à ses concurrents, profite de ce délai pour poser fermement ses conditions.Dans les grandes lignes, cette loi (Nome, pour nouvelle organisation du marché électrique) prévoit que l'électricien national vende à ses concurrents (Direct Energie, Poweo, Enel, E.ON, GDF Suez?) une partie de sa production nucléaire à un prix proche du prix de revient. Seul opérateur nucléaire aujourd'hui en France, EDF donnerait ainsi aux autres électriciens la possibilité d'être compétitifs sans perdre d'argent, comme c'est le cas aujourd'hui. « Le calendrier est très très serr頻, prévenait hier François- Michel Gonnot, vice- président du groupe d'études sur les énergies à l'Assemblée nationale, alors que la Nome est supposée entrer en vigueur le 1er juillet 2010. Il n'exclut pas une prolongation de la situation existante, le temps de publier les décrets d'application nécessaires.Sur le fond, peu de modalités semblent vraiment arrêtées, contrairement à ce que certains affirmaient courant septembre. Le gouvernement doit encore décider quel volume d'électricité EDF devra revendre à ses concurrents, à quel prix et pendant combien de temps. Jusqu'à présent, les discussions tournaient autour de 25 % de la production nucléaire d'EDF, soit 100 TWh (térawattheures). Mais l'électricien refuse aujourd'hui cette perspective. « D'accord pour 100 TWh mais en incluant les droits de tirage de 60 TWh d'ores et déjà mis à la disposition de nos concurrents, comme Enel, GDF Suez, E.ON, Atel, via des partenariats de long terme », affirme EDF. Les opérateurs alternatifs en France, surtout ceux qui ne disposent pas de tels accords, comme Poweo ou Direct Energie, ne l'entendent pas de la même oreille.guerre des prixPour ce qui est des prix, la bataille fait rage. « 34 euros le MWh », soit l'actuel prix de base du tarif réglementé, lancent les uns. « 46 euros », martèle EDF en mettant dans la balance le coût de la sûreté nucléaire. Quel que soit son niveau de départ, ce prix, qui pourrait être tranché ultérieurement par un décret d'application, deviendra celui du marché tout entier. Un enjeu de taille pour tous. n46 euros le MWh,c'est le prix réclamé par EDF.
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