Schalke 04 dans la tourmente

footballSchlake 04 est un colosse du football allemand. Mais ses pieds sont d'argile. Six fois champion d'Allemagne, lauréat de la coupe de l'UEFA en 1997, le club du faubourg de Gelsenkirchen, dans la Ruhr, est un monument de la culture ouvrière outre-Rhin. Son impressionnant stade, le Veltins-Arena, remplit aisément tous les quinze jours ses quelque 61.673 sièges. Sportivement, l'arrivée cette saison de l'entraîneur Félix Magath, l'auteur du miracle Wolfsburg, le club vainqueur du championnat allemand l'an passé, permet tous les espoirs. Après huit journées, Shalke 04 est troisième de la Bundesliga à 4 points des leaders, Hambourg et Leverkusen.Pourtant, le club est en danger. Jeudi dernier, le « Financial Times Deutschland » révélait que trois des quatre comptes utilisés par le club pour payer ses dettes étaient vides. Autrement dit, le club est menacé de cessation de paiement. Et cette rumeur n'est que la dernière d'une longue série. Le club a tout démenti, mais a dû concéder qu'il cherchait de l'argent. « C'est serré, mais il n'y a pas de raison de s'inquiéter », a voulu rassurer le président du conseil de surveillance Clemens Tonnies. Selon le magazine « Kicker », il manquerait pourtant entre 15 et 20 millions d'euros au club pour couvrir ses dépenses d'ici à la fin de l'année. Et encore 10 millions d'euros pour finir la saison. Le club était pourtant en 2008 le 13e le plus riche du monde selon Deloitte, avec des revenus de 150 millions d'euros. Mais il vivait au-dessus de ses moyens : la dette atteint 137 millions d'euros.lutte de pouvoirLorsque l'an passé, Schalke 04 manque la qualification européenne, le trou financier devient béant. Le club doit faire des économies. Il a certes licencié une dizaine d'employés subalternes, mais ce ne sera pas suffisant, il faudra trouver de l'argent frais. En 2006, Schlake 04 avait signé un juteux contrat publicitaire avec Gazprom en refusant d'ouvrir son capital au géant russe. Nul ne sait si le salut des joueurs de la Ruhr se trouve à Moscou, mais la crise financière commencerait déjà à tourner à la lutte de pouvoir. Le trou dans les comptes serait à mettre sur le compte des remboursements de l'emprunt de 85 millions d'euros accordé à un taux élevé par Steffen Schlechter, un investisseur basé à Londres, pour l'agrandissement du stade.Ce dernier souhaiterait maintenant profiter des problèmes du club pour se débarrasser du directeur financier Peter Peters, et imposer sa loi. La tourmente a commencé à souffler sur les terrils de la Ruhr.Romaric Godin, à Francfort
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