Le contraste marqué entre Latino-Américains et Européens

Entre Européens et Latino-Américains, la préoccupation a changé de camp. Il y a à peine dix ans, les premiers s'inquiétaient de la crise que traversaient les économies latino-américaines pour cause d'endettement et de déficits publics. Aujourd'hui, les seconds plaignent les dirigeants européens à la tête de pays au bord de la faillite. Même si le trait est quelque peu forcé, c'est à ce curieux renversement de situation qu'on a pu assister les 3 et 4 décembre à Mar del Plata (Argentine), à l'occasion du XXe Sommet ibéro-américain, qui a réuni les chefs d'État de 18 pays d'Amérique latine et de trois nations européennes, dont l'Espagne et le Portugal. C'est à Mar del Plata que le roi Juan Carlos a signé les décrets établissant l' « état d'alarme » dans son pays, l'Espagne, avant de regagner en urgence Madrid. Latino-américains confiantsParallèlement, Aníbal Cavaco Silva et José Sócrates, respectivement président et Premier ministre du Portugal, s'efforçaient de convaincre leurs interlocuteurs qu'ils sauraient éviter un scénario à l'irlandaise. Face à ces pays ibériques en crise, il y avait à Mar del Plata des Latino-Américains confiants dans l'avenir. À commencer par le Brésil, devenu cette année la huitième puissance économique mondiale, et devançant largement l'Espagne, tombée à la douzième place. Mais aussi l'Argentine, abonnée à une croissance économique de 8,5 % par an, ou encore le Mexique, le Chili, la Colombie et le Pérou, qui affichent des taux à peine moins élevés. Selon la Banque mondiale, l'ensemble du continent devrait connaître une croissance de 6 % cette année et de 4 % en 2011. En outre, aucun de ces pays n'a de problèmes d'endettement ou de déficits publics. Certes, comme le remarque Élisabeth Béton-Délègue, directrice Amériques du Quai d'Orsay, qui représentait la France, observateur associé, au sommet, l'Amérique latine a un retard à combler en matière d'infrastructures et de cohésion sociale. Il n'en est pas moins vrai que, désormais, la pauvreté y est en recul, que les classes moyennes s'y développent, et que son dynamisme économique attire à nouveau les investisseurs. Jean-Louis Buchet, envoyé spécial à Mar del Plat
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