Les ambitions du nouveau Dexia

La ténacité des dirigeants de Dexia a payé. L'accord de principe trouvé vendredi avec la Commission européenne (notre édition de samedi) permet à la banque d'échapper aux scénarios les plus redoutés : la scission entre ses activités belges et françaises, l'obligation de s'adosser à un autre groupe bancaire et la vente de Denizbank, son relais de croissance en Turquie (seules les activités d'assurance devront y être cédées). « La Commission européenne a validé notre analyse de la crise et les orientations prises. Or celles-ci avaient déjà pour but de nous permettre de réduire notre bilan de 30 % », a déclaré Pierre Mariani, l'administrateur-délégué de Dexia ce dimanche à l'occasion d'une conférence de presse.Reste au nouveau Dexia, amaigri et assagi, à convaincre que son « business model » est viable. La Commission européenne, visiblement, n'en doute pas. Pierre Mariani, non plus. « Les cessions imposées ne remettent pas en cause notre capacité bénéficiaire : il s'agit d'activités certes profitables mais dans des pays où nous ne disposons pas de base de financement. Cela réduira donc notre dépendance aux marchés », a-t-il expliqué.Après 2010, le supplément de profitabilité généré par l'allégement du portefeuille de titres en extinction (en « run-off ») qui pèse sur les performances de la banque viendrait plus que compenser la baisse de la profitabilité liée à l'allongement de la durée du financement. « Si nous pouvons, nous émettrons de l'ordre de 15 milliards d'euros de covered bonds chaque année, une ressource très longue et dont le coût est limité du fait de leur très bon rating », a insisté Pierre Mariani.Après 2010 seulement... Cette année, avec l'accélération de la mise en oeuvre de son plan de restructuration, la banque cumulera en effet les handicaps. Elle continuera à supporter les coûts liés à la garantie des États. La poursuite de l'allégement de son portefeuille génèrera encore quelques pertes. Et, ayant commencé à allonger ses financements, elle pourra moins compter sur l'effet positif de la transformation d'emprunts à court terme sur les marchés en financements à long terme pour ses clients.CAP SUR LA BANQUE DE DÉTAILDexia a d'ores et déjà mis le cap sur la banque de détail. Cette année, le groupe a investi 350 millions d'euros dans la modernisation du réseau belge. Il compte beaucoup sur la Turquie. « 2009 a été une année record pour Denizbank en Turquie où nous continuons à ouvrir des agences et à conquérir des clients », a expliqué Pierre Mariani. En 2014, l'activité de la banque de détail représentera 60 % des revenus de Dexia. La banque a définitivement renoncé à être le leader mondial du financement aux collectivités locales : dans quatre ans, celui-ci ne représentera plus que 20 % des revenus du groupe, à parité avec les activités de gestion d'actifs, d'assurance et de service aux investisseurs. ?
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