Irene Rosenfeld manie la hache plus vite que prévu chez Cadbury

Irene Rosenfeld n'aura pas perdu de temps. Tout juste un mois après l'acquisition définitive de Cadbury, la patronne de Kraft a commencé les réductions d'effectifs. Rien de très spectaculaire pour l'instant, puisque seuls 150 emplois, sur les quelque 6.000 employés du chocolatier britannique, sont concernés.Le geste est cependant mal passé à Bournville, la ville historique de Cadbury. Les traces de la bataille sont encore très récentes : l'américain Kraft, champion du « macaroni & cheese », a officiellement conclu son OPA sur Cadbury pour 13 milliards d'euros le 2 février seulement, après quatre mois d'hostilités. De plus, l'action Cad-bury ne sera retirée de la Bourse de Londres que ce lundi.Les syndicats s'inquiètent de « la précipitation indécente » de la nouvelle patronne du confiseur britannique. « Bien que Kraft ait dit qu'il prendrait quarante-cinq jours pour avoir une meilleure idée de la structure de la nouvelle entreprise fusionnée, Kraft a utilisé la hache avant cette date », regrette Jennie Formby, du syndicat Unite.Les 150 emplois en question, sur 4.500 employés en Grande-Bretagne, concernent essentiellement des fonctions administratives (finance, communication, expertise légale...) au siège social, près de Londres, ainsi que quelques-uns à Bournville.L'annonce est d'autant plus mal passée qu'Irene Rosenfeld a également pris la décision de ne pas sauver l'usine du Somerset (ouest de l'Angleterre), contrairement à ce qu'elle avait laissé espérer initialement. L'ancien patron de Cadbury, Todd Stitzer, avait décidé de fermer cette usine et de la délocaliser en Pologne. Mais, lors de l'OPA, Irene Rosenfeld avait donné espoir à ses 400 employés : « Nous croyons que nous pourrions être en position de conserver l'usine et nous sommes sincères. » Dès la mi-février, Kraft a changé d'avis, affirmant ne pas avoir été au courant que les préparatifs de l'usine en Pologne étaient déjà très avancés...Inquiétude syndicaleCette attitude inquiète les syndicats, d'autant que Kraft prévoit de dégager 625 millions de dollars de synergies avec l'acquisition de Cadbury. « Nous craignons que d'autres réductions d'effectifs ne soient à venir », estime Jennie Formby. Elle rappelle que Kraft n'en est pas à son coup d'essai : entre 2004 et 2008 (sous la direction d'Irene Rosenfeld à partir de juin 2006), Kraft a supprimé 19.000 emplois dans le monde et fermé 35 sites de production.Kraft devra s'en expliquer officiellement devant un comité parlementaire le 16 mars. Mais ce dernier n'a pas le pouvoir d'obliger des non-Britanniques à venir témoigner. Ce ne sera probablement donc pas Irene Rosenfeld qui sera présente pour se défendre. n
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