La croissance économique doit se renforcer à l'horizon mi-2011

La reprise économique se confirme. Tel est le principal enseignement de la note de conjoncture publiée par l'Insee vendredi. Ainsi, l'Institut de la statistique prévoit une croissance de 0,6 % au premier trimestre et de 0,4 % au deuxième trimestre de l'année. Les motifs d'inquiétude ne manquent pourtant pas. Les analystes ignorent par exemple quel sera l'impact du tremblement de terre au Japon. Les importations japonaises pourraient fléchir sous le coup de la baisse de la demande du pays. Certains composants et pièces exclusivement fabriqués dans l'archipel pourraient connaître des goulots d'étranglement, ce qui pèserait sur la production étrangère.Seconde source d'inquiétude, le regain d'inflation, à l'oeuvre depuis la mi-2010, est une force sur laquelle il faudra compter. D'autant que l'effet de la hausse des matières premières agricoles sur les prix à la consommation ne s'est pas encore fait sentir, contrairement à la hausse des prix du pétrole, qui s'est rapidement répercutée sur les prix à la pompe. L'institut prévoit une inflation de 1,9 % à la mi-2011, contre 1,2 % à fin 2010. Cette accélération peut sembler raisonnable au moment où la zone euro affiche une inflation de 2,4 %. Toutefois, elle « rabote, érode le pouvoir d'achat », souligne Sandrine Duchêne, de l'Insee. Ce dernier, après avoir gagné 1,1 % au second semestre 2010, progressera de 0,4 % seulement au premier semestre 2011. Et cela serait pire s'il n'y avait pas le dynamisme des salaires, car ces derniers progresseront (voir encadré). La consommation des ménages progressera elle aussi au premier trimestre (+ 0,5 %), en raison de « l'effet de traîne » de la prime à la casse dans l'automobile, mais elle reculera de 0,1 % dès le deuxième trimestre, en ligne avec l'érosion du pouvoir d'achat.Carnet de commandes en hausseMalgré tout, la reprise se confirme, notamment en raison du rebond des exportations en ce début d'année (+ 1,8 % au premier trimestre), tirées par la demande de l'Allemagne et des États-Unis. Le dynamisme des entreprises est palpable : la production accélérerait « nettement » au premier semestre (de 0,8 %). Dans la construction, la production augmenterait ainsi pour la première fois depuis trois ans. Les perspectives de débouchés s'améliorant, le taux d'utilisation des capacités de production remonterait, tout en restant sous sa moyenne de long terme. Les investissements (+ 3 % à mi-2011) viendraient également soutenir l'activité, selon l'Insee. Par ailleurs l'institut se demande si la reconstitution des stocks ne pourrait pas être plus importante que prévu, ces derniers restant encore bas alors que les carnets de commandes se remplissent. Dans ce contexte, les créations d'emplois dans le secteur marchand non agricole seraient de 78.000 au premier semestre, après 60.000 au second semestre 2010. Il reste toutefois à évaluer l'effet des mesures de rigueur prévues sur les agents économiques. L'Insee prévoit qu'elles auront un impact négatif de 0,6 point de PIB en 2011.
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