Benyamin Netanyahu hanté par la crainte d'un scénario "à la grecque"

Benjamin Netanyahu vit dans la hantise d\'un scénario catastrophe à la grecque et d\'une sanction des agences de notation internationale. Résultat : le Premier ministre israélien a mis sa popularité en péril avec l\'adoption d\'un plan d\'austérité destiné à éviter un dégringolade de l\'économie qui a connu une glorieuse décennie. Jusqu\'à présent, Benjamin Netanyahu, pouvait s\'enorgueillir d\'avoir épargné aux Israéliens, grâceà une politique ultra-libérale, les affres des crises des subprimes et de la zone Euro, son principal marché d\'exportations. Le croissance a été au rendez-vous avec une moyenne annuelle de 4 à 5% et le chômage a baissé à 7%. Seul point noir: les inégalités sociales se sont creusées et Israël s\'est retrouvé en queue de peloton sur ce front parmi les pays de l\'OCDE.Réveil brutalBref, Israël paraissait comme une sorte d\'îlot de stabilité au milieu d\'une tempête planétaire. Le réveil a été d\'autant plus brutal. L\'impact de la récession commence à se faire sentir avec une croissance limitée à 2,5% cette année en 2012 contre 4,8% l\'an dernier. Les exportations, même dans le secteur porteur de la haute-technologie, connaissent une baisse de régime. Les recettes fiscales ont du coup chuté, ce qui a creusé le déficit budgétaire qui devrait largement dépasser cette année les 2% du PIB et menace de déraper à 5 ou 6% en 2013 si aucune mesure de rigueur n\'était appliquée. Le carton jaune n\'a pas tardé a être brandi. L\'agence Fitch a averti qu\'une « décision négative » sur la note « A » avec une « perspective stable » attribuée à Israël risquait d\'intervenir si la hausse du déficit n\'était pas jugulée dans les plus brefs délais. Le message est passé. « Si, Dieu nous en préserve, nous faisions preuve d\'irresponsabilité tout le monde sait que notre chute serait encore plus brutale que celle subie par l\'Espagne et la Grèce, car nous ne pourrons obtenir des milliards d\'aide de la part de la Banque Centrale Européenne », explique Youval Steinitz, le ministre des Finances.Mesures vigoureusesPour tenter d\'écarter une telle menace, le gouvernement a adopté une série de mesures afin de regarnir les caisses. Le taux de TVA va être relevé d\'un point à 17% à compter du début septembre. Les impôts sur le revenu, dont la baisse continue ces dernières années faisait la fierté de Benjamin Netanyahu, vont augmenter d\'un point également pour les ménages touchant plus 1.850 euros par mois. Les salariés les plus privilégiés à plus de 13.400 Euros mensuels devront s\'acquitter d\'une taxe spéciale de 2%. L\'Etat lui aussi va se serrer la ceinture. La plupart des ministères, à l\'exception de ceux de la Défense, de l\'Education et des Affaires sociales, vont subir une coupe de 5% cette année et de 3% supplémentaire en 2013. Les taxes sur le tabac et la bière ont également été sérieusement relevées. Au total ce sont près de 3 milliards d\'Euros de recettes qui sont attendues. Les entreprises épargnéesEn revanche, l\'impôt sur les sociétés n\'a pas touché. Autre « cadeau » dénoncé par l\'opposition de gauche, le taux d\'imposition appliqué aux multinationales étrangères et israéliennes qui veulent transférer leur bénéfices accumulés depuis plusieurs années, d\'un montant évalué à plus de 20 milliards d\'Euros, a été réduit de 25 à 12%. Youval Steinitz a justifié cette faveur en expliquant qu\'elle allait inciter ces multinationales à transférer à l\'étranger leurs profits plutôt que les laisser « dormir » dans des banques israéliennes, ce qui ne rapporterait rien au fisc.Pluie de critiquesToutes ces décisions ont déclenché une pluie de critiques sut le thème ; « seul les plus pauvres paient les pots cassés ». Sur le terrain toutefois, le mouvement de contestation sociale qui avait submergé l\'an dernier le pays ne parvient à redémarrer pour le moment. En revanche, l\'impopularité de Benjamin Netanyahu, qui a toujours fait de son bilan économique son principal atout, a atteint un sommet, selon les sondages, si bien que le Premier ministre qui envisageait des élections anticipées a toute chance de maintenir les législatives à leur date prévue en octobre de l\'an dernier. Il espère d\'ici là épurer les comptes et relancer la croissance. Un double pari qui ne sera pas facile à tenir....

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