L'utilisation de la biomasse pour produire de l'électricité pourrait prendre une dimension nouvelle à travers le projet développé par Bioval Environnement. Le dirigeant de cette PME, Claude Bidault, veut en effet mettre en place toute une filière, depuis la collecte de la ressource jusqu'à sa valorisation énergétique (dans des centrales de production d'électricité et dans des chaufferies bois), en passant par sa préparation et sa commercialisation sur une « plate-forme de massification ». La SAS, basée à Quetigny (Côte-d'Or), n'est encore qu'une jeune pousse, dont les statuts ont été déposés en février dernier. Mais son développement promet d'être fulgurant, avec 300 emplois créés d'ici à 2013, pour environ 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, et 600 emplois en 2019. C'est en tout cas ce qu'annonce le PDG de cette société qui emploie aujourd'hui 17 personnes.Agriculteurs concernésClaude Bidault a passé vingt-deux ans au sein de Veolia Environnement où il était dernièrement directeur général de Veolia France Biomasse. Dans son modèle économique, l'entreprise assure sa ressource en signant des contrats avec les détenteurs des gisements. Les exploitants forestiers, d'abord, dont elle va récupérer les déchets « fatals » (ceux qu'on ne peut éviter) et qui représentent 500.000 tonnes par an pendant dix ans conformément aux premiers contrats signés. Mais aussi les détenteurs de déchets verts, notamment les entreprises de l'agroalimentaire. Enfin, ce qui est nouveau en France, les agriculteurs, à qui l'entreprise offre là une opportunité de diversification. « Nous leur proposons de nous réserver leurs terres peu fertiles pour y planter des TTCR [taillis à très courte rotation], dont nous gérerons l'exploitation, précise Claude Bidault. Il s'agit de peupliers, de saules et d'acacias, essentiellement, sélectionnés car ils sont peu gourmands en eau. Notre objectif à quatre ans s'élève à 2.300 hectares, avec un tarif d'achat garanti pendant vingt ans. »Toujours en amont, Bioval Environnement va se doter d'une plate-forme de massification et de préparation, qui devrait voir le jour à Pagny (Côte-d'Or) d'ici à 2010 pour permettre d'organiser la logistique sur la base de modes de transport alternatifs à la route. Les ressources collectées y seront séchées et transformées en copeaux, prêts à alimenter les clients avec lesquels Bioval a passé contrat, jusqu'en Italie, et les installations que l'entreprise va construire. Elle s'est notamment positionnée sur l'appel d'offres lancé par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour treize centrales électriques d'une puissance de 10 à 25 mégawatts utilisant la biomasse.

latribune.fr

09 Sept 2009, 1:44

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