Verdelet va monter en puissance en Russie et en Chine

Verdelet s'apprête à franchir une nouvelle étape dans son développement. Le fabricant de vannes papillon de grandes dimensions pour l'énergie nucléaire et thermique, la pétrochimie, le secteur du pétrole-gaz et le dessalement de l'eau de mer prépare en effet son implantation en Russie et en Chine. Deux joint-ventures montés avec des partenaires russe et chinois devraient voir le jour en 2012, l'une à Veliky Novgorod (Russie), entre Moscou et Saint-Pétersbourg ; l'autre à Chengdu (Chine), capitale de la province du Sichuan. Créée en 1976, à Dieppe (Seine-Maritime), par Alain Verdelet, l'entreprise spécialisée dans la mécanique de sous-traitance, s'est ouverte il y a trente ans à la robinetterie industrielle en rachetant les Ateliers Thermiques de Nancy. Reprise en 2008 par Vanalliance qui détient aussi Vanatome (« La Tribune » du 5 janvier 2011), la PME (10 millions d'euros de chiffre d'affaires, 75 % à l'export, 45 salariés), est en fait présente sur le marché russe depuis 2004 via son partenaire, le robinetier nucléaire russe Energomash qui a créé une filiale dédiée au secteur du pétrole et du gaz. « Ce partenaire qui monte en puissance, nous a demandé plus d'intégration sur place ; il est logique que nous allions vers un joint-venture », commente Daniel Evrard, le directeur général. Verdelet vise en Russie un chiffre d'affaires compris entre 10 et 20 millions d'euros par an, dans l'assemblage de vannes papillon à destination des marchés du pétrole et du gaz. « Cet joint-venture va nous donner un accès plus marqué au marché russe tout en assurant du travail à notre usine de Dieppe qui continuera à fabriquer des composants critiques », explique Serge Bonnefoi, le président de Verdelet, en précisant que l'usine dieppoise conservera le savoir-faire le plus récent. En Chine, où elle est présente depuis trois ans, la PME cible le marché des centrales nucléaires, des centrales thermiques et le secteur du pétrole-gaz. Elle y table aussi sur un chiffre d'affaires compris entre 10 et 20 millions d'euros par an.Virage stratégique De fait, la vanne papillon trouve de plus en plus d'applications en raison de son faible encombrement (la vanne est fermée par un disque qui pivote sur lui-même à l'intérieur du corps de la vanne) et de son coût plus faible que d'autres technologies. Mais, pour se démarquer de la concurrence des pays à faibles coûts de main-d'oeuvre et des produits standard, Verdelet a opéré, il y a dix ans, un virage stratégique dans les vannes « haute performance » à forte valeur ajoutée. « Nous fabriquons des vannes unitaires sur mesure pour des applications spécifiques, précise Daniel Evrard. Nous vendons des solutions à nos clients et travaillons avec eux depuis la conception jusqu'aux tests. » L'entreprise s'est positionnée sur le créneau des environnements exigeants : hautes températures, hautes pressions, étanchéité poussée. Ces applications « critiques » représentent aujourd'hui 80 % de son activité. Par exemple, elle est entrée sur le marché du nucléaire civil après avoir mis au point une double vanne - l'une régule les flux, l'autre se ferme en 0,3 seconde en cas de problème - pour le circuit vapeur de la centrale nucléaire chinoise de Ling Ao. Cette « vanne à fermeture rapide » a fait l'objet d'un brevet en 2007. C'est la collaboration dans les années 1990 avec le robinetier Dresser-Masoneilan, installé à Condé-sur-Noireau (Calvados), qui avait ouvert les portes de Verdelet à l'international. Verdelet équipe les centrales nucléaires de Taishan (EPR) en Chine, la raffinerie de Rosneft Tuapse en Russie, les centrales thermiques de Medupi et Kusile en Afrique du Sud, l'unité de dessalement de Marafiq en Arabie Saoudite. Sans oublier l'EPR français de Flamanville.
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