Nissan peine avec ses luxueuses Infiniti

Quelque 25.000 unités en 2013. C'était l'objectif annoncé par Carlos Ghosn il y a deux ans, lors du coup d'envoi de la marque Infiniti en Europe. Mais le PDG de Renault et Nissan n'avait évidemment pas prévu la crise. Celle-ci, jointe à la pression fiscale croissante sur les émissions de CO2, risque d'entraver sérieusement le démarrage du label de prestige nippon, qui a commercialisé à peine 2.200 voitures sur le Vieux Continent (hors Russie) l'an dernier, dont 300 en France. Officieusement d'ailleurs, l'objectif à trois ans a été ramené à 15.000-20.000. Un niveau qui correspond à celui des ventes du rival Lexus (la marque de luxe de Toyota) l'an passé (20.652 unités).peu de points de ventesIl est vrai que la gamme Infiniti de véhicules à essence, chers (à partir de 41.600 euros), dotés de gros moteurs voraces et étudiés essentiellement pour le marché américain, n'est pas l'idéal pour l'Europe. Même si la recherche esthétique, la qualité de fabrication et le plaisir de conduite distillé sont réels. Pour relancer un peu les volumes, Infiniti a donc présenté au Salon de Genève ses deux 4×4 en version diesel. Emprunté à la... Renault Laguna et fabriqué à Cléon, en France, le nouveau V6 à gazole de 238 chevaux équipera dès mai-juin les EX et FX. Au même tarif que les modèles à essence. Les rejets de CO2 seront abaissés (sur l'EX) à 224 grammes. Ce qui reste quand même élevé. La nouvelle limousine M recevra aussi le diesel à partir d'octobre. Avec ça, la marque de prestige de Nissan espère « plus que doubler ses volumes à au moins 5.000 unités annuelles en 2010-2011 ».Avec une cinquantaine de points de vente en Europe à la fin de l'année, contre 35 seulement actuellement. C'est fort peu. Dans l'Hexagone, une concession à Cannes devrait être inaugurée en mai. Le réseau français ne compte aujourd'hui que deux points de vente (Paris et Lyon).Infiniti, dont le plus gros débouché reste les États-Unis (81.100 unités l'an dernier), prépare une descente en gamme progressive, avec des petits modèles et même des véhicules 100 % électriques pour fin 2012-2013. D'ici là, sa présence en Europe ne peut qu'être anecdotique.
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