Les banques locales sont affaiblies par la fuite des capitaux

Entraînées dans la tourmente, les banques grecques continuaient à dévisser ce jeudi. -?7,34?% pour National Bank, -?8,06?% pour EFG Eurobank, -?7,42?% pour Alpha Bank et -?5,66?% pour Piraeus Bank. Le scénario d'une crise de liquidité à l'image de celle qui a ébranlé le système bancaire mondial après la chute de Lehman Brothers hante les opérateurs de marché. « C'est un des seuls pays où ce ne sont pas les banques qui ont causé des difficultés à l'Etat, mais le contraire », fait remarquer Alex Koagne, analyste chez Natixis Securities. La dégradation des notes des cinq principales banques grecques par Moody's le 31 mars n'a pas arrangé les choses. Compte tenu des primes de risque exigées, elles ne peuvent quasiment plus se refinancer sur les marchés monétaires et obligataires. Dos au mur, elles ont donc demandé au gouvernement qu'il mette à leur disposition la partie encore inutilisée du plan de soutien aux banques mis en place en 2008 au plus fort de la crise financière. Elles pourraient ainsi avoir accès à 14 milliards d'euros de prêts et à 3 milliards d'euros de titres directement mobilisables auprès de la BCE pour obtenir des liquidités.AgacementAutre crainte : la fuite des capitaux. Selon les différentes estimations, entre 8 et 10 milliards d'euros (de l'ordre de 4 % de l'ensemble des dépôts) auraient été retirés des banques grecques en janvier et en février. Chez Natixis Securities, Alex Koagne, relativise. « La baisse des revenus des entreprises et des banques et le paiement d'une taxe exceptionnelle en janvier peut expliquer au moins partiellement ces retraits », avance-t-il. A Athènes, les banquiers s'agacent : « Les gens ne font tout de même pas la queue au guichet pour retirer leurs économies », précise l'un d'entre eux. Comme la grande majorité des experts, Philippe Sabuco chez BNP Paribas, estime lui que « la faillite d'une banque est peu probable, même si la dégradation de la conjoncture et les difficultés de refinancement vont continuer de peser à court terme ». Sophie Rolland
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