Apple est low cost pour son iPhone mais encore plus pour ses travailleurs chinois

A quelques jours de l\'évènement annoncé par Apple pour le 10 septembre, au cours duquel la firme américaine pourrait présenter une version low cost de son produit phare, une nouvelle polémique enfle sur les conditions de travail dans les usines des sous-traitants de l\'entreprise. L\'organisation non gouvernementale China Labor Watch (CLW, établie à New-York), qui depuis 2000 contrôle le respect des droits des travailleurs par les plus grosses multinationales délocalisant en Chine, a publié un rapport où elle dénonce les conditions de fabrication du nouvel iPhone.>> Lire aussi : Le nouvel iPhone en 10 rumeursSelon l\'ONG, de nombreuses violations des règles éthiques et juridiques du travail auraient été commises dans une usine, situé dans la ville industrielle de Wuxi et de propriété de la société américaine Jabil Circuit, qui fabrique les coques du smartphone. Nombre de ces pratiques seraient d\'ailleurs contraires aux codes de conduite établis tant par Apple que par Jabil Circuit, mais elles seraient tacitement approuvées par la direction car nécessaires pour répondre aux hautes exigences de production.11 heures debout, 30 minutes de pauseCLW rapporte notamment que les travailleurs seraient contraints d\'effectuer plus de 100 heures supplémentaires par mois (trois fois plus que ce qui est consenti par la loi chinoise) et à travailler debout plus de 11 heures par jour avec une seule pause de 30 minutes pour déjeuner. Par différents expédients, nombre de ces heures ne seraient pas du tout rémunérées, ou le seraient moins que ce que la loi demande, ce qui permettrait des économies de millions de dollars pour Jabil Circuit. Pour les travailleurs, les heures supplémentaires seraient en revanche indispensables afin de gagner un salaire suffisant pour vivre.Sur le site, les ouvriers seraient amassés dans des dortoirs de huit personnes, situés à plus de cinq kilomètres de l\'usine et où les va-et-vient des travailleurs affectées aux tours de jour et de nuit empêcherait en permanence de dormir. L\'ONG dénonce également des discriminations à l\'embauche (contre les femmes enceintes, les personnes tatouées etc.), un recours au travail intérimaire au-delà des limites légales (les candidats devant parfois payer pour accéder à l\'intérim) et une formation préliminaire insuffisante sur les enjeux de sécurité. Les salariés ne recevraient d\'ailleurs pas de copie de tous les documents signés lors de leur recrutement et n\'auraient pas le moyen d\'exprimer de réclamations.Les contrôles seulement après les critiquesApple, qui a déjà été confrontée à plusieurs reprises à ce genre de critiques, a immédiatement réagi. Son porte-parole, Kirstin Huguet, a déclaré qu\'un groupe d\'experts a déjà été déployé dans l\'usine de Wuxi afin d\'analyser les conditions de travail. China Labor Watch observe néanmoins que, «malgré une demie décennie d\'enquêtes extérieures et de rapports internes sur des myriades d\'abus chez ses fournisseurs établis en Chine, Apple n\'a jamais réussi à les contraindre à se conformer au code de conduite de l\'entreprise, ni aux lois locales, avant de leur passer commande».Selon l\'ONG ce dernier scandale prouverait d\'ailleurs que non seulement les entreprises chinoises, mais aussi celles américaines violent les droits humains des travailleurs. Jabil Circuit (dont le siège est en Floride) a fait savoir qu\'une de ses équipes d\'enquête est également en route vers Wuxi.
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