Coup d'envoi de la campagne électorale au Medef

Jusqu'à l'université d'été du Medef, les ambitions avaient soigneusement été gardées sous le boisseau. Mais à peine les grands débats d'idées clos sur le campus d'HEC à Jouy-en-Josas, l'organisation patronale se retrouve en campagne électorale. Avec, en ligne de mire, l'assemblée générale prévue à l'été 2010 au moment où le premier mandat de cinq ans de Laurence Parisot arrivera à échéance. Depuis quelques mois, la présidente du Medef ne cache pas son intention, comme les statuts l'y autorisent, de solliciter un second mandat de trois ans. Mais en ces temps de crise économique, la présidente du Medef souhaitait retarder le plus possible le moment des affrontements internes. D'ailleurs, en marge de l'université d'été, les « poids lourds » de l'organisation s'étaient entendus pour ne démarrer le processus électoral qu'au printemps 2010 et pour se consacrer, dans l'intervalle, aux « vrais » sujets. Même si des noms circulent dans le microcosme ? comme ceux de Xavier Fontanet ou Denis Kessler ? personne ne s'est déclaré à ce jour.PrimairesEn lançant la compétition dans nos colonnes (lire ci-contre), Thibault Lanxade bouscule ce bel ordonnancement. À 38 ans, ce patron d'une PME de 12 personnes ne cache pas ses ambitions. Certes, il prend soin de ne pas attaquer de front l'actuelle « patronne des patrons » avec son idée de « primaires des challengers ». Malin, il se défend d'être piloté par qui que ce soit ? il est adhérent direct au Medef Paris et non à une fédération professionnelle. Reste qu'il affirme bénéficier de la « sympathie » de personnalités patronales. Et qu'avec cette initiative, il prend date et concurrence de jeunes loups, comme Geoffroy Roux de Bézieux ou Charles Begbeider, que Laurence Parisot a intégrés dans son équipe depuis 2005.La « patronne des patrons » répondra-t-elle favorablement à l'idée de « primaires »?? Elle se trouve face à un dilemme. En rejetant cette suggestion, Laurence Parisot, qui fut en 2005 le symbole d'un Medef moderne, prend le risque d'être renvoyée du côté des « anciens » par la génération montante. À l'inverse, en ouvrant dès aujourd'hui la course à l'élection, elle s'expose non pas tant à être battue qu'à devoir gérer pendant des mois les ambitions, tractations et autres déclarations de campagne des postulants. Un tumulte interne dont l'organisation patronale n'a guère besoin, alors qu'elle doit mener avec les syndicats des négociations complexes et que l'exécutif n'a pas dit son dernier mot sur des sujets aussi sensibles que la rémunération des dirigeants.
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