« Il faut organiser des primaires »

Thibault Lanxade, PDG d'AQOBA et président de Positive EntrepriseVous vous lancez aujourd'hui dans la campagne pour la présidence du Medef. Quelle est votre ambition ?Le Medef est un mouvement extrêmement légitimiste, une grosse structure où il y a des règles lourdes. Lorsque vous êtes anonyme, face à des acteurs historiques, il est difficile de se faire entendre. Je propose donc au Medef d'organiser des « primaires des challengers ». Dans ce cadre, jeunes, moins jeunes, connus, inconnus seront sur la même ligne de départ. Et ceux qui ont de l'ambition pourront émettre leurs idées alors que ce n'est pas évident dans le processus actuel.Cette initiative bénéficie-t-elle du soutien de grosses fédérations du Medef ?L'idée des primaires, je la porte sur mon nom. Je ne suis piloté par personne. Mais je sonde un certain nombre de personnalités, des prétendants, des responsables de fédérations pour savoir s'ils trouvent cette idée pertinente. Et ils la trouvent pertinente. Maintenant que l'université d'été du Medef est passée, j'espère donc que Laurence Parisot, que j'ai sollicitée, me recevra bientôt pour en parler.Pourquoi ne pas vous inscrire dans le processus normal d'une élection ouverte comme en 2005 lorsque Laurence Parisot a été élue ?Effectivement, 2005 avait marqué une vraie rupture, avec des candidats nouveaux et une campagne qui avait commencé très tôt. Aujourd'hui, nous ne sommes pas dans ce schéma, avec une présidente qui a une vraie légitimité. La question que je pose, c'est : est-ce que l'élection en 2010 est une simple formalité ? Ou est-ce que nous poursuivons l'innovation et institutionnalisons ce qu'a entamé Ernest-Antoine Seillière en 2005 ? Avec les primaires, je souhaite un processus transparent, à l'image de ce qui se pratique chez les avocats pour l'élection du bâtonnier.Vous êtes candidat à ces primaires. Cela signifie-t-il que vous tirez un bilan négatif du premier mandat de Laurence Parisot ?À ce stade, je ne veux pas entrer dans le bilan de cinq années, commenter le rôle de telle ou telle commission. En revanche, je souhaite que, dans le cadre des primaires, le débat soit ouvert sur trois points. Que sera le Medef dans dix ans ? Quel sera le positionnement du Medef sur des sujets de société à un horizon de cinq ans ? Quelle doit être l'organisation interne du Medef ?Quel est le calendrier idéal pour ces primaires ?Il faut y réfléchir dès maintenant pour les mettre en place dès janvier-février. Après, se pose effectivement la question de savoir si, dans le délai imparti, on peut inscrire ces primaires dans les statuts du Medef. Si on y parvient, ce sera incontestablement un signe fort. Propos recueillis par Agnès Laurent et Isabelle Moreau
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