Fin août 1935. Cette année encore, le peintre Mathurin Méheut (1882-1958) prend la direction de l'Hôtel de la Plage de Sainte-Anne-la-Palud (Finistère). Pour rien au monde, il ne raterait le pardon du village. Pas plus que la vue exceptionnelle que lui offre son lieu de résidence. Sans oublier la cuisine d'Augustine L'Helgouac'h, la maîtresse des lieux.Trois quarts de siècle plus tard, l'Hôtel de la Plage, désormais dirigé par le petit-fils d'Augustine et son épouse, tient toujours ses promesses. Planté face à la baie de Douarnenez, pratiquement seul sur une plage de près de deux kilomètres, l'établissement offre une vue à couper le souffle.Les jours de beau temps, rien ne vaut un dîner au restaurant pour goûter à la magie du coucher de soleil. Alors que la boule de feu plonge au fond de l'océan en irradiant le ciel, une nuée d'oiseaux s'envole, transformant ainsi le paysage en un gigantesque tableau pointilliste. En quelques minutes, on passe du jaune au vermillon, tandis que la mer se fait violine.Mais tout cela ne doit pas empêcher de regarder l'assiette. Augustine a transmis ses recettes. Le chef et son pâtissier en ont aussi inventé d'autres, toutes aussi savoureuses. Comme ce tartare de bar à la crème de citron et caviar osciètre fondant. Ce saint-pierre de petit bateau à la plancha. Ou cette succulente pêche de vigne accompagnée d'un sablé à la fleur de sel.Drôle de quatre étoiles, Relais & Châteaux que celui-ci. Les codes du design ultra contemporain d'aujourd'hui n'y ont pas droit de cité. L'Hôtel de la Plage cultive l'esprit maison de famille, dans un mélange de meubles plus ou moins anciens, de tableaux (extraordinaire collection de Mathurin Méheut) et de décontraction. On privilégiera les chambres qui viennent d'être rénovées comme « La rose des vents ». Face à la mer, personnage à part entière des lieux. Y. Y.

latribune.fr

18 Sept 2010, 10:02

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