Ici, des manifestations. Là, des appels à la grève. Ailleurs encore, des meetings ou des rassemblements devant des lieux symboliques des pouvoirs publics ou du patronat. Pour leur ultime journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les organisations syndicales devaient décider, lundi soir, de renvoyer à des actions multiformes, laissant une large place aux initiatives locales ou sectorielles. Et retenir la date du mardi 23 novembre pour ce baroud d'honneur. Même si la promulgation de la loi risque d'intervenir plus rapidement que prévu, la décision du Conseil constitutionnel étant attendue ce mardi, au plus tard mercredi. A l'exception de Force Ouvrière, les membres de l'intersyndicale avaient, en effet, à coeur de trouver un compromis, malgré des divergences de plus en plus perceptibles. Dès la fin de la semaine dernière, CGT et CFDT avaient donné l'exemple. Après avoir dit qu'il fallait « continuer le combat » même en l'absence d'unité syndicale, Bernard Thibault, le leader de la CGT, a entériné le principe d'actions multiformes. Une formule satisfaisante pour sa base la plus remuante et propre à rallier les syndicats réformistes qui souhaitaient lever le pied après l'adoption de la loi par le Parlement. Pour la CFDT, François Chérèque avait, dès samedi, indiqué que son organisation resterait dans « ce mouvement unitaire ». Rarement, dans l'histoire sociale récente, l'unité syndicale aura tenu aussi longtemps. Plusieurs facteurs y ont contribué. Tout d'abord, l'ampleur des enjeux, l'emploi en 2009, les retraites en 2010. « Compte tenu de l'état du syndicalisme français, aucune organisation ne peut tenir seule un combat national », souligne Jean Grosset, de l'Unsa. Et chacun y trouve son avantage : les organisations les plus radicales (comme Solidaires et la FSU) y gagnent en visibilité, les réformistes comme l'Unsa voient leur position souvent servir de base au texte de compromis. InconnueReste une inconnue majeure : cette belle unité survivra-t-elle à la fin du conflit des retraites ? Plusieurs membres de l'intersyndicale entendent continuer à travailler sur d'autres sujets, comme l'emploi, dans les prochains mois. Mais déjà, la CFTC fait savoir qu'elle n'est pas partante... Agnès Laurent

latribune.fr

08 Nov 2010, 23:19

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