La Chine se couvre contre la hausse du pétrole en investissant dans un fonds

Comme tout fonds présent aux États-Unis, le fonds souverain chinois, China Investment Corp, (CIC), a dévoilé auprès de la Securities and Exchange Commission le montant de ses positions à la fin 2009. Un montant édifiant de plus de 9 milliards de dollars, publié pour la première fois. Cette contrainte ne concerne que les fonds gérant plus de 100 millions de dollars dans le pays, une barrière que le CIC a franchi cette année. Sans surprise, le fonds fait la part belle aux matières premières : la compagnie aurifère Anglogold, le pétrolier Chesapeake ou le canadien Potash Corp. font partie de son portefeuille. Dans les métaux, on retrouve l'aciériste franco-indien ArcelorMittal ou encore le groupe minier brésilien Vale, auquel la Chine achète beaucoup de minerai de fer.l'impact sur la volatilitéMais le CIC est aussi très présent dans les fonds adossés à des matières premières, les Exchange Traded Fund (ETF), notamment le fonds indexé sur le pétrole léger américain, le West Texas Intermediate (WTI). Le CIC est ainsi un des premiers actionnaires de l'United States Oil Fund (USO), dont il détient près de 4 %. Ce fonds, exclusivement composé de barils de WTI, est un véhicule d'investissement sur le pétrole dont il est censé répliquer la performance. Cet ETF a détenu des positions extrêmement importantes il y a un an, soit plus d'un tiers des positions ouvertes sur le marché du WTI. L'USO est accusé d'avoir un fort impact sur la volatilité des cours du pétrole : il accentue en effet la tendance haussière ou baissière des cours de l'or noir. À chaque roulement de position d'une échéance à l'autre, le fonds doit en effet vendre ses positions puis les racheter. Si le pétrole a monté sur un mois, les montants réinvestis le mois suivant sont plus importants. Inversement, si les cours du WTI baisse, l'USO achète moins de barils sur l'échéance suivante. Ce mode d'investissement passif sur le pétrole est dans le collimateur des autorités de régulation américaines, qui souhaitent limiter la position maximale détenue par un intervenant sur les marchés de l'énergie. Selon les dirigeants de l'USO, le fonds n'a au contraire aucun impact sur les cours du pétrole. Ils avancent notamment que depuis sa création, début 2006, le fonds détient en moyenne 57 millions de dollars investis sur le baril de pétrole, soit seulement 0,1 % de l'activité quotidienne constatée sur le marché à terme du pétrole.Pour le CIC, cette position représente aussi une façon de se couvrir contre la hausse des cours des matières premières qu'il attise en achetant à tout va. S'il subit d'un côté la hausse des cours à l'achat, il en récolte aussi les fruits par le biais de cette position dans l'USO. Un effet boomerang qui explique également la présence à hauteur de 145.000 onces (4,6 tonnes) du CIC dans le SPDR Gold, le premier fonds par la taille adossé à l'or physique. Aline RobertChina Investment Corp (CIC) a dévoilé le montant de ses positions à la fin 2009. Un montant édifiant de plus de 9 milliards de dollars.
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