Les banques sous la pression des craintes de contagion de la crise grecque

Journée noire pour le secteur bancaire européen. Violemment attaquées en Bourse, les banques du Vieux Continent ont terminé dans le rouge vendredi, affichant souvent de plus mauvaises performances que leur indice de référence. Pourtant, dans les jours précédents, presque toutes avaient publié des résultats trimestriels salués par la communauté financière. Dernières à se plier à l'exercice, Royal Bank Scotland avait annoncé le 7 mai une perte de 248 millions de livres (289 millions d'euros), en nette diminution par rapport au quatrième trimestre 2009 (765 millions), tandis que HSBC faisait part de performances financières « excellentes », largement supérieures à celles des trois premiers de l'année 2009. « à ne regarder que leurs performances opérationnelles, les banques sont en bonne santé. Toutefois, l'enjeu aujourd'hui n'est plus micro mais macro-économique. C'est pourquoi la Bourse les sanctionne », explique Alex Koagne, analyste chez Natixis Securities. C'est en France que la chute a été la plus lourde. Société Généralecute; Générale a enregistré le plus violent recul (- 8 %), suivie par Crédit Agricolegricole (- 7,20 %) et BNP Paribas (- 5,68 %). Cette dernière avait même reculé de plus de 8 % en fin de séance avant que sa cotation ne soit suspendue quelques minutes avant la clôture en raison d'un trop grand nombre d'ordres passés. La semaine dernière, les craintes de voir la crise grecque gagner d'autres pays d'Europe, comme l'Epagne, l'Italie ou le Portugal, n'ont cessé de grandir. Or l'exposition des principales banques européennes à ces pays est très importante. « conséquences lourdes »Les engagements des françaises, par exemple, se chiffrent ainsi en dizaines de milliards d'euros en Grèce (78,8 milliards de dollars), en Espagne (211,17 milliards), au Portugal (44,94 milliards) et en Italie (507,79 milliards), d'après les statistiques de la Banque des règlements internationaux (BRI). Ces chiffres regroupent les prêts octroyés aux états comme aux entreprises privées. « La mise en place de plans d'austérité dans ces pays auraient des conséquences lourdes pour les banques hexagonales, car ils provoqueraient un bond du coût du risque pour les particuliers comme les entreprises », note un autre analyste. Autant de craintes qui alimentent la crispation du marché interbancaire (lire ci-dessous). Nombre d'analystes décèlent dans la situation actuelle une ressemblance inquiétante avec la crise de liquidité consécutive à la faillite de Lehman Brothers. « Les établissements exposés à la zone euro risquent d'avoir de plus en plus de mal à se refinancer », pense l'un d'eux. Preuve que l'attaque se concentre sur la monnaie unique, HSBC, dont l'exposition est surtout en dollars, a été la seule banque majeure en Europe à terminer dans le vert vendredi.
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