Aux Pays-Bas, la course en tête des socialistes anti-européens

/>Voilà deux mois que le SP caracole en tête des sondages. Selon la dernière enquête d\'opinion Maurice de Hond, publiée le 2 juillet, le SP a toutes les chances de s\'imposer comme le premier parti des Pays-Bas lors des élections législatives de septembre. Fondé en 1972 par des Maoïstes sur les décombres du parti communiste néerlandais, le SP raflerait 32 sièges sur 150 à la chambre basse du parlement.Une première place, mais pas de coalitionCependant, il lui sera très difficile de former une nouvelle coalition dans la mesure où les libéraux du VVD (qui dirigeaient le gouvernement sortant) auraient 26 sièges, tandis que les populistes de droite du Parti de la liberté (PVV) de Geert Wilders garderaient leur position de troisième parti du pays avec 23 sièges.Une gauche anti-libérale et anti-européenneAvec qui Emile Roemer, le leader du SP, pourra-t-il alors gouverner? Seule certitude: cet ancien instituteur de 40 ans, élu député pour la première fois en 2006, ne pourra pas composer avec les libéraux du VVD. Le SP a abandonné en 1991 toute référence au marxisme-léninisme, mais se positionne toujours comme très anti-libéral et très critique à l\'égard de l\'Union européenne (UE) - le thème central de la campagne aux Pays-Bas \"Plus de Bruxelles, ce n\'est pas la solution pour sortir de la crise de la zone euro\", martèle Emile Roemer.Une évolution pro-européenne ?Certains analystes estiment pourtant qu\'il met déjà de l\'eau dans vin. Selon Adriaan Schout, directeur adjoint du groupe de recherche sur l\'Europe à l\'institut de relations internationales Clingendael, \"les médias dépeignent le SP comme anti-européen, mais même si Roemer a du mal à présenter une perspective cohérente, il se montre de plus en plus européen. Il demande un agenda de croissance européen et un \"énorme\" agenda social ainsi que le contrôle des banques.\"Le SP a profité de sa campagne pour le « non » en 2005Le SP a été le seul à gauche à avoir milité pour le \"non\" au référendum de juin 2005 sur le traité constitutionnel européen. Stratégie payante: il avait ensuite remporté 25 sièges au Parlement lors des législatives de 2006, avant de retomber à 15 sièges en 2010. Les analystes le comparent souvent avec les populistes de droite, mais une alliance avec le PVV paraît contre-nature. Le SP, d\'abord et avant tout contestataire, avec une grosse tomate rouge pour emblème, est porté par la forte baisse de popularité des travaillistes du PVDA.Crise des travaillistesLe grand parti de gauche qui traverse une profonde crise de leadership depuis le départ de son chef, Wouter Bos, puis celui de son successeur, Job Cohen, ancien maire d\'Amsterdam. La faible probabilité pour le SP de former une coalition avec quiconque risque de voir un vote \"utile\" se dégager dans les semaines qui viennent en faveur des libéraux. Le VVD de Mark Rutte, Premier ministre sortant, veut \"reconstruire les Pays-Bas\" en économisant 24 milliards d\'euros. Impensable ailleurs en Europe: cette promesse, qui va à l\'encontre des populismes de droite comme de gauche, s\'est traduite par des gains pour le VVD dans les sondages.  
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