La disparition des achats d'essence iraniens entame les marges de raffinage

Les mesures prises par la communauté internationale contre le régime iranien commencent à se traduire sur les marchés pétroliers. Depuis plusieurs mois déjà, les principales sociétés de trading de pétrole se détournaient de l'Iran sous la pression des États-Unis. Le 9 juin dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé une série de sanctions supplémentaires. En juillet, les États-Unis ont interdit l'accès à leur système financier aux banques actives en Iran. Second pays au monde derrière l'Arabie Saoudite en termes de réserves pétrolières, l'Iran, peu équipé en raffineries, était jusqu'alors un gros importateur de produits pétroliers. Selon l'Agence internationale de l'énergie, le pays consomme environ 400.000 barils d'essence par jour, dont 40 % soit 160.000 barils étaient importés. Total lui en vendait 20.000 à 25.000 barils par jour. Les raffineurs doivent aujourd'hui trouver d'autres débouchés. Pour l'indien Reliance, qui a ouvert en 2009 une des plus grosses capacités de raffinage au monde, cela veut dire exporter un peu plus loin : les cours du fret pétrolier entre l'Inde et les États-Unis ont ainsi fortement progressé ces derniers jours.Mais la brusque disparition de la demande iranienne de produits pétroliers, passée de 120.000 à 60.000 barils importés entre mai et juin, pèse surtout sur les marges de raffinage. La marge de référence ou « crack margin », qui représente la différence de prix entre essence et brut, a touché lundi un plus-bas depuis le début de l'année en Europe, à 5,95 dollars par baril d'essence produit. Au printemps, cette marge était de 13 dollars. La disparition d'une des sources de demande géographiquement proche contribue à cette tendance. À l'inverse, les marges de raffinage progressent en Asie : elles ont vivement bondi début juillet, jusqu'à 15 dollars par baril, si l'on en croit l'indice calculé par la société PVM, et cotait 12,6 dollars lundi.Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'Iran se tournerait aujourd'hui vers la Chine et notamment vers Unioec et Chinaoil pour se fournir en essence et en autres produits raffinés, ainsi que vers le raffineur turque Tupras. À plus long terme, l'agence estime que le pays va renforcer ses capacités de raffinage significativement d'ici 2015. Aline Robert
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