Crise de management et crise financière à « France-Soir »

« J'ai investi plusieurs dizaines de millions d'euros dans ?France-Soir? et mon objectif est de gagner de l'argent. J'ai le temps car j'ai les moyens », déclarait lors de la relance du titre en mars dernier son propriétaire Alexandre Pougatchev, vingt-quatre ans. Huit mois plus tard, ces déclarations semblent fortement compromises. Le père d'Alexandre Pougatchev, l'oligarque russe Sergueï Pougatchev, voit son empire bancaire au bord de la faillite. Pour « France-Soir », le robinet à billets se tarit et les conséquences risquent d'être catastrophiques car le titre perdrait 2,3 millions d'euros par mois et le quotidien aurait accumulé plus de 10 millions d'euros de dettes, apprend-t-on de sources syndicales. Mardi, 500.000 euros ont été injectés d'urgence dans les caisses du journal pour payer différents fournisseurs dont l'Agence France Presse à qui le journal devrait 250.000 euros.À cette crise financière s'est greffée une énième crise de management. Après le débarquement, cet été, du directeur de la rédaction Christian de Villeneuve, - Alexandre Pougatchev lui reprochant de faire un journal trop proche du « Parisien » -, c'est au tour de la directrice générale Christiane Vulvert. C'est le président qui « reprend personnellement la direction générale » du titre, selon un communiqué tombé mardi soir. Désormais conseillé par un ancien de Springer, Holger Wiemann, Alexandre Pougatchev aurait annoncé à la rédaction son souhait de faire de « France-Soir » un « Bild à la française », un journal populaire voire populiste. Le nouveau directeur de la rédaction Rémy Dessarts, ancien dirigeant de « Capital » et « VSD », plancherait sur une nouvelle formule pour janvier.Pourtant en terme de diffusion, « France-Soir » n'a pas à rougir de son bilan, les ventes étant passées de 23.000 à 76.000 exemplaires en six mois. Même si on reste loin des 150.000 exemplaires escomptés. Quelques 25.000 exemplaires auraient été gagnés au détriment de « Aujourd'hui en France », l'édition nationale du « Parisien ». Sandrine Bajo
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