Les groupes publics ont joué le jeu de la relance

« Il ne faut pas se bercer d'illusions. La France ne sortira de la crise que si l'ensemble des entreprises privées recommence à investir. » C'est en substance le principal message délivré ce mercredi par Patrick Devedjian en soufflant la première bougie du plan de relance gouvernemental. Doté d'une enveloppe budgétaire de 26 milliards d'euros, dont 75 % des crédits ont d'ores et déjà été engagés, ce plan a eu un impact relativement lisible sur l'emploi, avec 400.000 postes créés ou préservés. Il est en revanche moins clair sur l'activité. Initialement, le gouvernement estimait que celui-ci se traduirait par un point de croissance en plus. Aujourd'hui, le calcul apparaît plus délicat. « Une chose est sûre, la France a, selon Bruxelles, mieux résisté à la crise que ses partenaires européens. On peut imaginer que le plan de relance y est pour quelque chose », précise seulement Patrick Devedjian.Si le secteur privé peine à se projeter dans le futur en investissant massivement, les grandes entreprises publiques ont, à la demande du gouvernement, joué le jeu de la relance et se voient accorder un satisfecit de la part du ministre. Selon ses calculs, le montant de leurs investissements supplémentaires au titre du plan de relance s'élève à 4 milliards d'euros en 2009, intégralement financés sur leurs fonds propres. Pour expliquer la rapidité avec laquelle leurs entreprises ont pu si rapidement lancer ces nouveaux chantiers, les cinq grands patrons conviés par le ministre ont rappelé que ces investissements étaient depuis longtemps dans les cartons. « Nous avons simplement ?déstocké? des projets existants », explique Henri Proglio, le président d'EDF, qui, avec 2,5 milliards d'euros d'investissement réalisés cette année, est l'entreprise publique ayant le plus fortement contribué à la relance. un programme chargéLa réalisation d'investissements déjà programmés risque-t-elle de cannibaliser l'investissement futur ? Les grands patrons se veulent plutôt rassurants. Que ce soit dans le développement durable, dans l'approvisionnement et le stockage d'énergies existantes ou nouvelles, dans les transports urbains, tous assurent avoir un programme chargé dans les prochaines années. « Les opportunités de développement sont nombreuses, notamment celles offertes par le projet de Grand Paris », évoque ainsi Pierre Mongin, le PDG de la RATP. F. P.
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